Présidentielle : D. Nerudová soutient activement P. Pavel, qui se défend de vouloir « entraîner le pays dans la guerre »
Comme annoncé dès les résultats du premier tour, la candidate éliminée Danuše Nerudová a affiché mardi son soutien à Petr Pavel pour le deuxième tour contre Andrej Babiš.
Pour beaucoup d’observateurs de la scène politique tchèque, « c’est du jamais vu ». La conférence de presse organisée à Prague mardi venait en effet sceller l’alliance pressentie entre la troisième du premier tour (avec près de 14% des votes) et celui qui doit affronter l’ancien Premier ministre dans dix jours.
Pour Danuše Nerudová, il s’agit de combattre « le mal » que représente selon elle Andrej Babiš :
« Je voudrais appeler tous mes électeurs à venir voter, pour faire en sorte de vaincre le mal qui ne doit pas parvenir au Château de Prague. Notre coopération est une garantie que la jeune génération soit prise en compte dans les élections, dans ce programme et pour qu’elle reste présente dans l’espace public. »
Les quelque 777 000 voix remportées par la seule candidate du premier tour seraient un atout considérable dans la course à la présidence pour Petr Pavel, qui doit depuis samedi soir faire face aux attaques de son adversaire.
Dès dimanche matin, de nouvelles affiches montraient un Andrej Babiš affrimant qu’il était « un diplomate, pas un militaire » et qu’il ne voulait pas « entraîner le pays dans la guerre ».
Dans le même temps, l’ancien chef du gouvernement affirme vouloir « organiser à Prague un sommet pour la paix en Ukraine ».
Petr Pavel : « Je considère que faire peur avec la potentielle entrée en guerre de notre pays en Ukraine comme de la lâcheté pure et de la bassesse, parce que c’est de la manipulation. La paix doit évidemment être défendue et demande des efforts, ce que j’ai fait pendant toute ma vie en tant que soldat. Jamais je n’ai poussé au conflit. Si on regarde les pays démocratiques, les armées remplissent une mission donnée par les responsables politiques. Aucune armée n’entre en guerre seule, ce sont toujours les politiciens qui commencent une guerre, pas les militaires. »
« Si quelqu’un affirme vouloir organiser un sommet pour la paix avec participation russe au plus haut niveau, cela veut dire selon moi avec le président Poutine. Cela n’a pas été dit explicitement mais c’est un fait qui découle de ce que déclare Andrej Babiš, mais je ne vais pas réagir à tout ce qu’il dit parce que ce serait beaucoup de perte de temps et je voudrais en consacrer aux thèmes positifs. »
Petr Pavel a également reçu le soutien de trois autres des candidats éliminés, MM. Fischer, Hilšer a Diviš.
Du côté d’Andrej Babiš, qui a toujours le soutien du président sortant M. Zeman, la journée de mardi a plutôt mal commencé avec la fermeture de l'église Sainte-Marie-de-la-Victoire où il avait annoncé vouloir se rendre pour voir la célèbre statuette de l’Enfant Jésus de Prague.
Il s’est ensuite rendu au Château de Prague pour la nouvelle exposition des joyaux de la Couronne de Bohême, tandis que les autres députés de son parti ANO étaient occupés à débattre de la motion de censure qu’ils ont déposée contre la coalition gouvernementale.
« Si j'étais à la Chambre des députés, les médias diraient à nouveau qu'il s'agit d'une sorte de campagne présidentielle. Cela n'a certainement rien à voir avec cela. Mais je vais essayer de venir au vote, cela devrait être demain (mercredi)", a déclaré Andrej Babiš à l’agence ČTK.