Presse : le football face au problème du racisme et la force du tennis féminin tchèque
Cette nouvelle revue de presse est principalement consacrée aux sujets sportifs. Le magazine s’intéressere également à une actualité concernant le congé de paternité et à la solidarité des Tchèques avec les pays européens affectés par les inondations.
Les cris de singe et autres comportements racistes envers les joueurs de couleur qui ont accompagné mardi le match entre le Sparta Prague et l’AS Monaco, ont eu un grand retentissement dans la presse locale. Le quotidien Hospodářské noviny, dans un article intitulé « La Tchéquie versus le racisme : 0 à 2. Nous avons de nouveau perdu, cette fois-ci, dans le stade du Sparta à Prague » note :
« Au cours du match entre le Sparta et Monaco, la Tchéquie est devenue pour les fans de football un îlot de primitivisme. Ce sont la direction du Sparta, son propriétaire Daniel Křetinský, tout comme les propriétaires et les managers d’autres clubs et les responsables de la Ligue de football, qui en sont responsables. Le problème, en effet, ne touche pas seulement le Sparta Prague. Les clubs disposent de suffisamment de moyens financiers et d’outils marketing pour pouvoir supprimer le racisme dans les tribunes. Et pourtant, ils n’osent pas aller contre les ultras ou la mentalité du large public. »
Le commentateur du quotidien économique admet que, comparé aux années 1990, la situation dans les tribunes de football tchèques est presque idyllique. « On ne saurait cependant dire que le football tchèque se serait débarrassé du problème de racisme. Loin de là », ajoute-t-il.
« Pour que la situation s’améliore, il faudra mettre sur pied des sanctions très sèvères, car condamner verbalement les supporters radicaux et afficher des slogans ou des publicités contre le racisme ne suffit pas. » C‘est ce qu’estime, pour sa part, un commentateur du journal Deník. L'autre problème, selon lui, c’est qu’ « une partie de la société tchèque demeure indifférente à l’égard des signes de racisme. »
La force du tennis féminin tchèque
Une médaille d’argent pour Marketa Vondroušová en simple et une médaille d’or pour Barbora Krejčíková et Kateřina Siniaková en double aux Jeux olympiques de Tokyo. « Quel est le secret des reines de tennis tchèques et pour quelle raison sont-elles meilleures que les hommes tchèques ? », s’interroge, en lien avec le dernier succès des joueuses , un texte mis en ligne sur le site novinky.cz. Un succès qui est loin d’être unique :
« Le bilan est effectivement excellent et le tennis tchèque a une bonne raison de jubiler. D’autant plus que lors de tous les précédents tournois majeurs de cette année, les Tchèques ont fait preuve de leur exellence. Karolína Muchová s’est qualifiée en demi-finale à l’Open d’Australie, Barbora Krejčíková a été sacrée à Roland-Garros, tandis que Karolínna Plíšková s’est présentée en finale à Wimbledon. »
« Huit Tchèques figurent actuellement dans le top 100 du classement WTA », ajoute le commentateur selon lequel la force du tennis féminin tchèque, pour un pays qui compte quelque dix millions d’habitants, est incroyable. Et voici son explication :
« Ce sont non seulement le talent et les ambitions, mais aussi d’immenses sacrifices de la part des parents, tant en ce qui concerne le temps, que la charge financière, qui sont à l’origine de ce phénomène. Un autre point à retenir : le tennis tchèque a une forte et longue tradition, marquée par des noms qui donnent aux enfants et à leurs parents une inspiration intarissable. Cette tradition représente le premier pilier qui garantit un afflût incessant de jeunes talents. Le second étant constitué par une infrasctructure solide comptant près de 1 250 clubs de tennis, dispersés à travers la Tchéquie. Le tennis est également très répandu parmi les amateurs. Selon les évaluations de l’Union tchèque de tennis, il y a, dans le pays, près de 100 000 personnes qui pratiquent le tennis plus ou moins régulièrement. »
Le commentateur du site novinky.cz développe aussi les causes qui expliqueraient le succès plus modeste du tennis masculin tchèque. Le meilleur joueur tchèque, Jan Veselý, figure actuellement à la 87ème position du classement ATP :
« Les garçons se tournent souvent vers d’autres disiciplines sportives, notamment le football et le hockey sur glace. Une forte concurrence au niveau mondial et un changement de génération se présentent comme d’autres facteurs qui marquent cette évolution. »
Les Tchèques, particulièrement généreux et solidaires
Les inondations tragiques qui ont récemment affecté plusieurs pays europeéns, en particulier l’Allemagne et la Belgique, ont soulevé un élan de solidarité en Tchéquie.
« L’aide sous forme de collectes, qui est accordée à l’Europe de l’Ouest, constitue une nouveauté qui a une valeur symbolique », indique une note publiée dans le quotidien Lidové noviny de ce lundi. Son auteur rappelle que :
« Les Tchèques sont habitués à faire des dons quand il s’agit d’événements ou de situations dramatiques dans leur propre pays. De même, ils sont prêts à accorder leur aide aux pays en développement ou à ceux qui sont confrontés à une catastrophe ou à une crise. Le cas des dernières grandes inondations en Europe montre qu’ils n’hésitent plus à aider même ceux qu’ils considèrent comme étant plus riches. »
Au niveau local, ce sont les animaux et les projets les concernant auxquels les Tchèques donnent le plus de moyens financiers. Egalement très populaire ces derniers temps, le programme appelé « Nocleženka » permet aux gens qui le souhaitent de payer une ou plusieurs nuits d’hébergement à des sans-abri. Ce que les donateurs tchèques ne privilégient pas, en revanche, c‘est la culture. « De toute façon », comme le signale le journaliste de Lidové noviny, « les Tchèques sont des donateurs généreux.
Le gouvernement tchèque prolonge le congé paternité
La semaine dernière, la Tchéquie a vécu une petite révolution culturelle. C’est ce dont fait part un texte publié sur le site de l’hebdomadaire Respekt qui précise :
« Le paquet de dispositions qui vient d’être adopté et qui est relatif aux soins de l’enfant comprend la décision d’allonger le congé paternité à quinze jours, au lieu d’une semaine actuellement. Une approche qui permet d’harmoniser ce secteur avec les directives de l’Union européenne. Ce qui est étonnant, c’est que le projet ait reçu un aval des partis généalement sceptiques à l’égard de tout ce qui vient de Bruxelles, comme le SPD de Tomio Okamura, ou qui refusent en bloc le congé paternité. Jusqu’ici, ce sont le mouvement ANO et le parti conservateur TOP 09 qui le refusaient et qui l’ont pourtant soutenu. Par ailleurs, c‘est un sujet auquel le Premier ministre, Andrej Babiš, a consacré une partie de sa publication électorale. »
Il s’avère, selon le journaliste de Respekt, que les électeurs ne partagent pas les opinions ultraconservatrices qui perçoivent la famille comme le sens et le principal devoir de la vie féminine. Et de conclure :
« Une plus grande participation des hommes aux soins de l’enfant constitue une des clés menant vers la solution à de nombreux problèmes sociaux. Le fait que le sujet commence à préoccuper même les conservateurs et les populistes donne à croire que les choses sont en train de bouger. »
A quoi bon les Jeux olympiques ?
« A l’époque moderne, les Jeux olympiques sont devenus le plus grand événement du showbusiness planétaire », constate un journaliste du site aktualne.cz, avant de poursuivre :
« C’est pour cette raison que beaucoup de gens les critiquent, considérant que leur commercialisation les a complètement éloignés de l’idée d’origine. L’esprit d’une compétition sportive, dont le sens résiderait en elle-même, est une idée chimérique par laquelle les idéalistes cherchent à excuser la mégalomanie olympique. Néanmoins, les Jeux olympiques permettent à tous ceux qui les suivent sur le petit écran de caresser le rêve d’une famille humaine planétaire. Evidemment, ce rêve est utopique et faux. Mais il est à même d’apporter à un monde fragilisé un moment de répit. Soyons-en reconnaissants. »