Printemps de Prague: Dvorak et les autres

Leonard Slatkin, photo: CTK

La troisième semaine du festival Printemps de Prague a été dominée par deux concerts de l'Orchestre symphonique de la BBC, mais on a entendu aussi beaucoup de belle musique de chambre.

Leonard Slatkin,  photo: CTK
Les musiciens tchèques et étrangers rivalisent au cours de ce Printemps de Prague en interprétant la musique d'Antonin Dvorak à l'occasion du centenaire de la mort du compositeur. Chacune des neufs symphonies de Dvorak sera présentée au festival. Cette semaine, ce sont la Cinquième, interprétée par l'orchestre de la Ville de Prague dirigé par Serge Baudo, la Huitième, dite Anglaise, dans l'interprétation de l'Orchestre philharmonique de Nagoya placé sous la direction de Hideaki Muto, et aussi la Sixième, présentée, lors de son second concert au festival, par l'orchestre de la BBC. Oeuvre pleine de soleil, la Sixième symphonie rayonne de tempérament et de bien-être. Pendant longtemps, elle a été considérée comme la première symphonie de Dvorak à cause de l'éditeur Fritz Simrock qui n'avait pas respecté les dates de création des oeuvres de Dvorak et avait embrouillé leur chronologie.

Pour le chef américain Leonard Slatkin, qui est, depuis l'an 2000, directeur musical de l'orchestre de la BBC, Dvorak est un compositeur familier. "Nous jouons Dvorak régulièrement", a-t-il ainsi dit aux journalistes tout en faisant entendre aux Tchèques qu'ils n'avaient pas le monopole de l'interprétation de la musique de leur grand compatriote et qu'ils n'étaient pas les seuls à la comprendre. Personne, d'après lui, ne peut penser que ce n'est que dans leurs pays d'origine que les grands musiciens trouvent les meilleurs interprètes.

Evidemment, les musiciens tchèques n'ont pas laissé échapper l'occasion de jouer leur compositeur bien-aimé. Même son arrière-petit-fils, Josef Suk, célèbre violoniste aujourd'hui retiré de la vie musicale, a quitté sa retraite, le temps d'un concert, pour rendre hommage à son grand aïeul. "La musique de Dvorak vient du coeur et le public du monde y est sensible, a-t-il remarqué. Quand je faisais de grandes tournées, je me suis rendu compte que Dvorak était aimé au Japon, en Chine, en Argentine, aux Etats-Unis, partout dans le monde. La qualité de Dvorak est d'exprimer un sentiment très pur et le public du monde entier le comprend." Lors d'un récital dans la grande salle du Rudolfinum, le violoniste a joué, entre autres, aussi les Pièces romantiques, opus 75, oeuvre mineure du grand compositeur, mais non moins aimée du public.