Prix Zrzavý : "Créer des relations entre les futurs artistes tchèques et français."

Photo: Centre tchèque de Paris

En 1907, le peintre tchèque Jan Zrzavý se rend en France pour la première fois. S’ensuivront des séjours réguliers, mais c’est en Bretagne tout particulièrement que Jan Zrzavý reviendra tous les ans et peindra un grand nombre de ses tableaux, de ses pastels ou de ses dessins au fusain. Sur la Bretagne, voici ce qu’il déclarait : « Je n’aurais jamais imaginé découvrir un jour quelque chose de plus magnifique, que je pourrais aimer davantage, et qui correspondrait le mieux à mon moi intérieur ». Interrogé par Radio Prague, Michael Wellner-Pospíšil, le directeur du Centre culturel tchèque à Paris, est revenu sur la remise des ‘Prix Jan Zrzavý’, créée par l’Association Jan Zrzavý et réunissant les mécènes Marta et Joël Davouze. Elle s’est déroulée au Centre culturel tchèque vendredi dernier.

Photo: Centre tchèque de Paris
Pouvez–vous nous présenter le ‘Prix Jan Zrzavý’ qui s’est déroulé au Centre culturel tchèque vendredi dernier à Paris ?

« Le prix a été décerné au Centre tchèque vendredi dernier. C’était pour la première fois puisque c’était la première édition de ce prix là, qui a été fondé par Madame Marta Davouze. Le principe est très simple, elle invite dans son manoir en Bretagne (le Manoir de Langourian, à Erquy, ndlr) plusieurs étudiants des Beaux Arts tchèques et des Beaux Arts français, et pendant quelques semaines, ils créent, peignent, photographient, s’expriment de manière artistique. Ensuite, un jury s’est réuni au Centre tchèque justement, et a été présidé par l’ancien professeur des Beaux-Arts de Paris, Monsieur Abraham Pincas. Le jury était composé ensuite de Marie-Sophie Carron de la Carrière, qui est conservateur en chef du patrimoine du Museé d’Art Moderne de Paris, de Marta Davouze, la fondatrice du ‘Prix Jan Zrzavý’, et aussi de deux autres hommes, Jan Zelenka qui est un peintre sculpteur d’origine tchèque qui vit en France depuis très longtemps et Nicolas Descottes, le photographe. Ils ont décerné le prix ex aequo à un tchèque Jakub Sýkora et à Saïda Bettayeb, une étudiante des Beaux Arts français. C’était assez intéressant puisque les deux peintres travaillent d’une manière tout à fait différente, et les deux étaient vraiment ex aequo, puisque j’ai assisté aux délibérations, et comme c’était vraiment équilibré, il a donc été décidé de décerner un prix ex aequo. Et comme j’ai vu la délibération du jury, ce n’était pas un choix diplomatique que de se dire, puisque ce sont des Français et des Tchèques, on va leur donner un prix en fonction de leur nationalité. Non, c’était vraiment la volonté du jury de décerner ce prix là, à ces deux candidats. »

Photo: Centre tchèque de Paris
Quelle est l’ambition principale et le but de ce projet ?

« Je pense que le but de ce projet c’est déjà d’aider à créer des relations entre les jeunes créateurs français et tchèques, de les réunir dans un endroit qui a été cher, mais là je ne parle pas concrètement de Langourian, mais de la Bretagne en général, donc au peintre tchèque Jan Zrzavy ; donc de les réunir dans un endroit qui est très beau et qui a beaucoup de charme, et de les faire travailler et de créer des relations entre les futurs peintres et photographes professionnels tchèques et français."

Pourquoi ce projet porte-t-il le nom du peintre tchèque Jan Zrzavý ? Quelles étaient ses relations avec la France ?

« Je l’ai dit en partie, Jan Zrzavý venait régulièrement en Bretagne et ses peintures étaient inspirées de nombreux paysages bretons, les bateaux, les côtes, les plages de Bretagne, et donc je crois que c’était la raison principale pour laquelle Mme Davouze a intitulé ce prix Jan Zrzavý. »

Photo: Centre tchèque de Paris
Plus de cent ans après son premier séjour en France, que représente, Jan Zrzavý pour les jeunes artistes du XXIe siècle ?

« Les jeunes artistes tchèques le connaissent, les jeunes artistes français peut-être moins, mais en tout cas c’était quelqu’un qui était extrêmement moderne dans son expression, et même contemporain en quelque sorte. Malgré le fait qu’il soit resté dans une certaine réalité, il a procédé à la simplification, allant dans certains cas jusqu’à l’abstraction. À mon avis, c’était un précurseur de l’Art contemporain. »