Production record de bière tchèque mais aussi augmentation des prix en vue

Cette année, les brasseries tchèques prévoient un record de production aussi bien de la bière classique, blonde ou brune, que de la bière sans alcool dont les consommateurs sont de plus en plus nombreux. D'un autre côté, l'Union des brasseurs tchèques laisse entendre que les prix de cette boisson nationale pourraient augmenter.

La production de bière tchèque a augmenté, au cours du premier semestre de cette année, de près de 4 % par rapport à la même période en 2006 pour atteindre un volume de près de 10 millions d'hectolitres. Les ventes ont également augmenté, aussi bien en République tchèque qu'à l'étranger. Les exportations ont un peu moins augmenté que la consommation locale, mais les brasseurs indiquent qu'un volume important est aujourd'hui produit sous licence à l'étranger. Les plus gros producteurs tchèques restent traditionnels : les brasseries de Plzen, de Ceske Budejovice, Staropramen de Prague, Starobrno du chef-lieu de la Moravie, les basseries de Prerov et de Krusovice. Elles font toutes partie de groupes internationaux, à part la Budvar de Ceske Budejovice. Cette brasserie devrait être transformée en société par actions pour être ensuite privatisée et éventuellement vendue à un groupe international. Le vice-premier ministre et ministre de l'Aménagement territorial, Jiri Cunek, n'est pas d'accord avec la privatisation de cette brasserie, du moins pour le moment. D'après lui, Budvar est une brasserie des plus prospères qui rapporte des milliards de couronnes au Trésor public, et il serait dommage de couper une rentrée d'argent constante au profit d'un bénéfice immédiat. La brasserie Budvar est l'un des plus gros exportateurs de bière tchèque. Sa production est en hausse d'année en année, tout comme sa renommée et ses exportations. En plus de cela, la privatisation pourrait nuire à l'appellation contrôlée qui depuis de longues décennies fait l'objet d'un litige avec l'Américain Budweiser. La production de bière tchèque augmente, mais le prix de la boisson pourrait aussi augmenter, selon le président de l'Union des brasseurs, Frantisek Krakes. La raison ? La hausse des prix des matières premières, l'orge et le houblon. Le prix de l'orge augmente sur les marchés mondiaux car il existe une certaine pénurie. Le cas du houblon est différent. Les houblonnières vieillissent et il est indispensable de les rajeunir. Le prix d'une telle opération est plus élevé que la vente du houblon récolté sur la même superficie, explique Zdenek Rosa, de l'Union des producteurs de houblon de Zatec, et il ajoute :

« Grâce au programme du ministère de l'Agriculture, la situation s'améliore peu à peu, mais le rajeunissement des houblonnières n'est pas encore assez important. Les vieilles houblonnières représentent encore dans les 35 % de toute la superficie plantée. Ces houblonnières devraient être rajeunies immédiatement. »

Les brasseurs, pour leur part, ne comptent pas encore sur une augmentation du prix de la bière tchèque. Ils s'avouent, certes, sous la pression de leurs fournisseurs de matières premières, de l'augmentation des prix des carburants et des frais de transport, mais pour l'instant ils font face, car la concurrence est des plus rudes sur le marché de la bière aussi bien tchèque que mondial.