Projet modifié de loi sur le port d'armes

Le projet de loi adopté mercredi par le cabinet veut rendre plus sévères les conditions du port d'armes. Une information de Jarka Gissubelova.

La norme tchèque, actuellement plus libérale que celle de l'Union européenne, devrait se rapprocher de cette dernière. Les nouveautés proposées par le cabinet sont les suivantes: l'introduction de tests psychologiques obligatoires pour les personnes qui ont besoin d'arme, dans le cadre de leur activité professionnelle légale. L'obligation de demander à la police un permis de port d'armes pour chaque arme possédée. Selon la pratique actuelle, un seul permis de port d'armes autorisait son titulaire à posséder plusieurs armes à la fois.

A ce jour, la police tchèque a délivré un permis de port d'armes à 304 000 particuliers qui détiennent, au total, plus de 324 000 armes. Les experts saluent le projet modifié de loi, dans l'espoir que le nombre de meurtres pourrait baisser. Moins d'armes signifie moins de situations où la personne qui détient une arme y a recours, sous l'effet d'une émotion. La nécessité d'avoir un permis pour chaque arme possédée est saluée surtout par la police. Le port d'armes, aussi légal soit-il, est pourtant, un facteur criminogène grave, souligne le porte-parole de la Police tchèque. Les statistiques lui donnent raison. Des cas tragiques de meurtres par une arme portée légalement se multiplient, hélas. Le dernier cas, en avril, dans la ville de Protivin, a été tout particulièrement tragique: trois jeunes policiers ont été tués par un homme détenant légalement une arme. Le port d'armes est répandu parmi les hommes politiques tchèques. Le député de l'ODS, Miroslav Macek, avoue ouvertement porter sur lui un revolver de défense. Miroslav Kalousek, député chrétien-démocrate, a confié au journal Lidove noviny qu'il détient deux armes à feu. Antonin Baudys, ex-ministre de la Défense, possède plusieurs armes à des fins sportives et pour sa propre défense. Le projet gouvernemental de loi sur les armes ne lui plaît pas. Il critique le fait que la délivrance d'un permis de port d'armes dépendra d'un jugement subjectif des fonctionnaires de l'Etat.