Protestation d'une heure des médecins et des pharmaciens

Les médecins, les pharmaciens et les stomatologues privés se sont mis, ce mardi, en grève d'une heure pour signaler que la santé publique tchèque est en crise.

Photo illustrative: Archives de Radio Prague
"Le sens de la protestation de ce mardi est d'avertir le gouvernement qu'il y a ici près de 20 000 cabinets de médecins généralistes et spécialistes privés et 2 200 pharmacies qui connaissent de graves problèmes financiers auxquels le gouvernement ne prête pas l'oreille," dit Jiri Pekarek, président de l'Ordre tchèque des médecins stomatologistes. La protestation de ce mardi, qui a duré de 11 heures à 12 heures, n'a pas menacé les patients, les soins urgents ont été maintenus. La raison de la protestation est le retard dans le remboursement des soins aux patients de la part de la première caisse d'assurance-maladie générale, la VZP. Cette dernière viole les contrats stipulant que le délai de paiement est de 20 jours, alors que dans la pratique, c'est de 2 à 3 mois, disent les médecins qui n'ont pas avec quoi payer le loyer, les infirmières, etc. Or, ils n'accusent pas que la caisse d'assurance-maladie qui, selon eux, est elle-aussi victime du système de la santé publique que le gouvernement n'arrive pas à réformer. "Le gouvernement n'a pas le droit d'intervenir dans les rapports conventuels entre les caisses et les médecins," affirme la ministre de la Santé, Marie Souckova. Pourtant, ajoute-t-elle, il a créé un espace pour l'amélioration des délais de paiement des caisses en virant, l'an dernier, au compte de la caisse d'assurance générale plus de 3 milliards de couronnes.

Près de 80% des cabinets de médecins et de pharmacies se sont joints à la protestation de ce mardi. La pharmacie à côté du bâtiment de la Radio tchèque a été parmi eux:

"Nous sommes pleinement solidaires avec l'appel de l'Ordre des médecins de se mettre en grève, les problèmes de paiement, nous les connaissons de tout près, ce sont les distributeurs de médicaments et leur patience qui nous permettent de survivre. Or notre protestation est surtout symbolique. Finalement, nous n'avons pas fermé pour ne pas prendre les patients en otage," m'a dit la pharmacienne.

Le journal économique Hospodarske noviny écrit que la protestation des médecins vient au moment où leurs salaires ont été revus à la hausse et le nombre de leurs cabinets ne cesse d'augmenter. Au début des années quatre-vingt-dix, il y en avait 20 000, l'an dernier 8000 de plus. Or un graphique indiqué par ce même journal démontre qu'en Tchéquie, il y a 3,4 médecins pour mille habitants, soit un nombre comparable à celui de la France. La solution ne s'annonce pas facile. La ministre de la Santé publique a promis de soumettre, d'ici à la fin de janvier, un projet de réforme du système.