Que reste-t-il du message des dissidents ?
Dans le cadre du colloque intitulé « La citoyenneté démocratique en Europe » qui a eu lieu, en début de semaine, au siège du CEFRES, à Prague, ses participants ont abordé, entre autres, le thème du message des dissidents. Quel est le poids aujourd'hui de ce message ? Antonella Cappelle, du Centre d'études et de recherches internationales, a répondu à Alena Gebertova.
Pouvait-on s'attendre à ce que les dissidents soient à ce point éclipsés de la scène ?
« On pouvait effectivement s'y attendre. Si l'on analyse le point de départ, la place des dissidents dans la société de l'Europe de l'Est, de l'Europe centrale, dans les années soixante-dix quatre-vingts, on voit qu'ils étaient relativement isolés dans la société et qu'on a pu vivre un moment en 1989 dans l'illusion de cette rencontre entre les dissidents et la société. Cette illusion s'est bientôt dissipée. Les dissidents qui sont restés en politique ont finalement adopté les moeurs politiques de leurs adversaires et on peut dire qu'ils ont trahi, en quelque sorte, leur message initial.