Quel est le rôle joué par les femmes des leaders des deux partis favoris dans la campagne électorale?

Jiri Paroubek et Mirek Topolanek

La campagne électorale culmine. Comme nous le disions il y a quelques instants, tous les coups sont permis. Les leaders des principaux partis ont même décidé d'engager leurs proches dans la bataille. Cette semaine, les épouses sont sorties dans l'arène.

Sur les pages du quotidien Lidove noviny, Pavla Topolankova, diplômée des Hautes études techniques et mère de trois enfants, confie que la politique l'attire. Elle en parle souvent avec son mari, Mirek Topolanek, chef de l'ODS et leader de l'opposition de droite. Ils ont les mêmes opinions politiques. Mme Topolankova se réjouit de cette campagne : comme elle dit c'est dès ce moment que la politique, autrement assez fade, prend des couleurs, devient un jeu. Elle ne pense pas s'y engager elle-même, mais elle soutient comme elle peut son mari : elle apparaît à ses côtés sur les grandes affiches électorales, avec leurs trois enfants, le mari de la fille aînée et leur nouveau-né. C'est d'ailleurs elle-même qui a pris ces photos. Pendant la campagne électorale, elle fait équipe avec son mari et l'accompagne autant que possible. « Pour que cela se termine bien, il faut faire le maximum », dit-elle. Et ses sentiments avant les élections ? Elle reste calme, et bien que la politique l'intéresse, elle souligne que la famille passe avant tout. De son mari, elle dit qu'il parle trop, qu'il est un homme qui ne se laisse pas intimider, qu'il poursuit ses objectifs jusqu'à la fin, qu'il n'est pas du genre à se retourner vers le passé, sur les torts ou injustices commis à son égard : bref, c'est un homme heureux qui sait rester au-dessus des choses.

Ladislav Staidl et Zuzana Paroubkova,  photo: CTK
Mme Zuzana Paroubkova, épouse du chef du cabinet et de la social-démocratie, Jiri Paroubek, semble être le contraire de Pavla Topolankova. Une femme au foyer qui enseignait le français, puisqu'elle avait passé son enfance et fait ses études en Tunisie où son père médecin soignait les enfants. La politique n'est ni sa priorité, ni un thème dont elle parlerait avec son mari. Cela ne veut pas dire qu'elle ne le soutient pas, au contraire. Elle est une femme à l'écart, qui s'occupe soigneusement de son mari et l'appuie dans tout ce qu'il fait. On ne la voit pas sur les affiches électorales : selon elle, c'est de l'argent gaspillé qu'il serait mieux de donner au profit des établissements médicaux et sociaux. Effectivement, Mme Paroubkova parraine un foyer pour enfants et se consacre aux activités caritatives en faveur des enfants handicapés et abandonnés. Depuis un an qu'elle est devenue une personne étroitement suivie par les médias, elle refusait toute publicité. Aussi, la parution de son livre, mercredi dernier, une semaine avant les élections, a été une surprise. Il s'agit d'un livre d'entretiens avec le musicien Ladislav Staidl, intitulé « Rendez-vous avec Zuzana. » Au lancement de son livre, Zuzana Paroubkova a dit ce qui compte, pour elle :

« Ce que je souhaite, c'est que vous soyez contents et heureux dans votre vie, indépendamment de ce que vous votiez le parti civique, ou démocratique ou quelconque autre démocratie ...»

Et le peu qu'elle a décidé de révéler au public sur son mari est qu'il est persévérant, systématique, conscient de ses buts, un workoholic. Bien qu'elle souhaite qu'il reste premier ministre encore après ces législatives, elle ne sera pas fâchée si son parti ne gagne pas.