Quel sera l’avenir politique de Jan Švejnar ?
Quatre jours après la réélection de Václav Klaus à la présidence de la République, la tension qui a entouré le scrutin est quelque peu retombée. Les différents partis de la coalition gouvernementale comme de l’opposition de gauche, divisés entre les deux candidats, pansent désormais leurs plaies, tandis que députés et sénateurs reviennent dans leurs chambres respectives aux affaires plus courantes. Václav Klaus s’est, lui, longuement exprimé sur la vision de son nouveau quinquennat à la tête de l’Etat. Restent dès lors plusieurs questions relatives au proche avenir de Jan Švejnar : le candidat malheureux à la fonction suprême entend-il poursuivre son engagement dans la politique tchèque, et si oui, sous quelle forme ?
L’élection tant bien que mal passée et son résultat, somme toute sans surprise, digéré, ils sont aujourd’hui nombreux, observateurs et acteurs politiques, à se demander quel pourrait être le rôle de Jan Švejnar dans la vie publique du pays. Professeur à l’université de Michigan, celui-ci a déclaré qu’il était conscient que les Tchèques attendaient désormais de lui qu’il poursuive son engagement. « Je serai résolument actif », a-t-il même précisé, avant d’ajouter qu’il allait encore réfléchir de quelle manière.
Les Verts et les sociaux-démocrates sont favorables à une intensification de leur collaboration avec Jan Švejnar, comme l’a, par exemple, confirmé la députée Vert Kateřina Jacques :« Je l’espère fortement. Je pense qu’il a fait un travail fantastique. Je suis heureuse qu’il ait réveillé les espoirs du public et que les gens manifestent de nouveau de l’intérêt pour la politique. Et je serais très heureuse s’il pouvait continuer dans ses efforts. »
Jan Švejnar a cependant d’ores et déjà annoncé qu’il n’entendait s’engager ni avec les Verts ni avec les sociaux-démocrates, préférant rester étranger au débat souvent houleux et très terre-à-terre entre partis. Bien qu’il ne l’ait pas encore confirmé, Jan Švejnar envisage déjà probablement la prochaine élection présidentielle en 2013, excluant de ce fait la création de son propre parti. « Je n’en vois pas de raison », a-t-il d’ailleurs assuré à la Télévision tchèque, faisant ainsi taire les rumeurs. Reste alors la possibilité de se présenter aux prochaines élections sénatoriales, à l’automne prochain, en tant que candidat indépendant. Une éventuelle élection lui permettrait de rester discrètement sous les feux des projecteurs tout en lui permettant de continuer à honorer, entre autres, ses engagements universitaires aux Etats-Unis et de se préparer à l’échéance de 2013. En attendant d’en dire plus sur ses plans futurs, Jan Švejnar veut d’abord se reposer. « Je n’exclus rien car je n’ai pas encore réfléchi. Et quand on ne réfléchit pas, on ne peut rien exclure », s’est-il contenté de faire savoir en ajoutant qu’il n’était pas pressé.