Quelle pension pour Vaclav Havel
Les 100 derniers jours qui restent à Vaclav Havel aux fonctions de chef de l'Etat ont soulevé non seulement la question de sa succession, mais aussi celle d'une pension pour le président sortant. A l'opposé d'autres pays, en Tchéquie fait défaut une loi régissant le statut du président de la République en retraite.
La loi sur les pensions de retraite personnelles a été abolie en 1990, explique le ministre de la Justice Pavel Rychetsky. Depuis, le besoin d'une loi réglant la pension du président de la République ne s'est pas posé. Car Vaclav Havel est aux fonctions, depuis le 29 décembre 1989. Le 2 février 1993, il a été élu président de la République tchèque. Cinq ans plus tard, il a été réélu pour un second mandat de 5 ans. Celui-ci expire le 2 février 2003 et la Constitution ne permet plus la réélection de Vaclav Havel. Il aura passé à la tête de l'Etat presque 13 ans. Après son départ, doit-il devenir un retraité comme les autres? C'est le ministre de la Justice, Pavel Rychetsky, qui y a pensé, en préparant un projet de loi selon lequel la pension mensuelle d'un ex-président serait de 210 000 couronnes, y compris les indemnités. A titre de comparaison, la pension moyenne est autour de 7000 couronnes. Le projet a essuyé une critique parmi les ministres et les députés. Le résultat en est un projet réduit proposant qu'un ex-président touche 69 660 couronnes, plus un forfait de 46 440. En somme, 116 100 couronnes par mois. A l'opposé du projet initial, l'Etat ne devrait pas assurer le logement d'un ex-président. Par contre, ce dernier aurait le droit à un bureau, une voiture avec chauffeur et une protection. Or, Vaclav Havel ne s'en va pas encore. Les 100 jours qui lui restent, depuis ce samedi, seront bien chargés: le sommet de l'OTAN, les 21-22 novembre, qui fera venir à Prague 46 chefs d'Etat, est considéré comme un point culminant des efforts de Vaclav Havel de conduire la Tchéquie dans l'OTAN - elle est membre depuis 1999 - et dans l'U.E. où l'entrée est pour 2004. Le fait que le dernier voyage à l'étranger de Vaclav Havel le conduira, en décembre, au sommet des Quinze, à Copenhague, est, de ce point de vue, tout aussi symbolique.