Réactions au discours du Premier ministre Milos Zeman
Mardi soir, le Premier ministre tchèque Milos Zeman a prononcé un discours exprimant le plein soutien de la République tchèque aux opérations contre le terrorisme mondial et la préparation d'une aide aux alliés. Certains propos de ce discours ont suscité une indignation d'un groupe de musulmans tchèques. Ils accusent le chef du gouvernement de propos diffamatoires à l'endroit de l'islam. Explications par Jarka Gissubelova.
La partie critiquée du discours de Milos Zeman est celle où il a dit qu'après le 11 septembre, le monde s'est divisé en deux: le monde de ceux qui respectent les valeurs reposant sur les libertés individuelles, et le monde de ceux qui soutiennent la haine, le mépris de la vie et le fanatisme religieux ou idéologique dans le désir d'exterminer les non-croyants. Un groupe de musulmans du comité islamique d'Ostrava se déclare effrayé par ces propos, les qualifiant d'injure à l'islam. Jan Salih, auteur d'une déclaration non officielle exprimant l'opinion de quelques musulmans, met en garde le gouvernement contre la vision noir et blanc du monde, la division du monde en partisans et opposants des Etats-Unis et contre la désignation des opposants comme alliés des terroristes. Le Centre des communautés musulmanes en République tchèque est d'un avis opposé. Son président, Muhammad Ali Silhavy, ne voit pas dans le discours de Milos Zeman une attaque contre l'islam. En admettant que parmi les musulmans en République tchèque, on craint les tendances à l'assimilation du musulman au terroriste, il souligne que ces craintes ne se sont pas avérées fondées.
Le discours du Premier ministre Milos Zeman a été bon, mais ... sous ce titre, le quotidien Lidove noviny publie la réaction du Président tchèque Vaclav Havel au discours en question. Vaclav Havel se félicite de l'attitude univoque du cabinet vis-à-vis des opérations contre le terrorisme, en estimant cependant que Milos Zeman n'a pas suffisamment souligné contre qui la lutte est menée. Il devait y avoir une phrase de plus: que c'est la lutte contre le terrorisme, et non pas contre l'islam, qu'il ne s'agit pas là de conflit entre deux cultures, précise Havel.