Réactions tchèques à la victoire de la gauche en Pologne

La victoire de la gauche polonaise aux élections - une expérience dont les Tchèques devraient tirer une leçon, au sens positif ou négatif : ainsi, on pourrait résumer les réactions de dirigeants politiques tchèques aux résultats des législatives de dimanche en Pologne. Jarka Gissubelova.

Le scrutin des votes a été plus dramatique que prévu. La victoire de l'Union de la gauche démocratique polonaise n'a pas été aussi nette comme le disaient les sondages. Selon les premiers résultats, les post-communistes en Pologne ont remporté entre 42 et 45% des voix. Les résultats officiels qui seront publiés mercredi montreront si la gauche polonaise a la majorité au Parlement. N'empêche que la sociale démocratie tchèque se félicite de sa victoire. Le Premier ministre, Milos Zeman, juge que cette victoire est un avertissement pour les électeurs tchèques mettant en garde devant le retour de la droite au pouvoir en Tchéquie. Sous le gouvernement de droite en Pologne, le chômage a augmenté de 10 à 17%, le déficit s'est accru et la croissance du PIB s'est ralentie, a indiqué Zeman. Le vice-premier ministre, Vladimir Spidla, est, lui aussi, ravi. A ses dires, c'est une nouvelle leçon historique qui montre que la droite au pouvoir en Pologne a échoué. La tâche du prochain Premier ministre n'est pas à envier, car il devra faire sortir le pays d'une profonde crise comme l'a fait, en Tchéquie, la social-démocratie, a dit Spidla.

Vaclav Klaus, président du plus fort parti d'opposition de droite, le Parti civique démocrate, et président de la Chambre des députés, estime, lui-aussi, que les élections en Pologne sont une leçon pour les Tchèques, bien que sous un autre angle. Le fait que la Pologne, connue par sa lutte contre le communisme, élise la gauche, continuatrice directe du parti communiste, est une chose vraiment étrange qui mérite une sérieuse réflexion de nous tous, dit-il. Une chance s'ouvre en Pologne de créer un gouvernement majoritaire fort. Un tel choix en Tchéquie, au prix d'un virement à gauche, ne serait pas heureux. La droite tchèque devrait tirer une leçon des élections en Pologne, souligne Klaus.