Regroupement des forces à la Chambre des députés

Michal Pohanka, photo: CTK

La coalition gouvernementale a perdu une voix précieuse à la Chambre des députés. Face à l’opposition de gauche, elle n’a plus la majorité qu’elle possédait grâce à la voix du député transfuge Michal Pohanka qui, depuis son départ du ČSSD, votait du côté de la coalition. Ce jeudi, Pohanka a renonçé à son mandat. L’absence de sa voix pourra influencer le vote des projets clé comme la réforme de la santé ou l’implantation du radar américain sur le sol tchèque.

Michal Pohanka,  photo: CTK
Le départ du « député déserteur » comme les médias appelaient Michal Pohanka, va créer un problème de plus au chef du gouvernement Mirek Topolánek, et ce dernier ne le cache pas. Nous rappellerons que grâce à la voix de ce député, l’actuel cabinet avait obtenu la confiance de la Chambre, en janvier 2007. A la télévision régionale TV b1 de Brno, Michal Pohanka a dit qu’il allait retourner à son travail de médecin et que sa décision de quitter la politique n’était pas nouvelle :

« J’ai attendu jusqu’à ce que la situation soit relativement stabilisée, pour qu’on ne m’accuse pas d’avoir, par mon départ, causé une crise au congrès de l’ODS ou exposé le pays au danger d’une instabilité, à cause de la non-adoption du budget de l’Etat. »

Comme le souligne encore Michal Pohanka, par son retrait, il a voulu libérer un espace pour des négociations entre l’ODS et le ČSSD avant la présidence tchèque de l’UE. Certains députés ont laissé entendre que des pressions auraient été exercées sur Pohanka pour qu’il renonce à son mandat. C’est le cas par exemple du député Petr Wolf, lui-aussi, un ancien social-démocrate, et actuel député indépendant qui vote avec la coalition. Jiří Paroubek rejette ces spéculations :

Jiří Paroubek,  photo: CTK
« J’exclus que des pressions aient été exercées sur lui. Et même si cela avait été le cas, on ne pourrait pas considérer cela comme amoral, de dire, cela suffit, on ne quitte pas le bateau sur lequel on a embarqué. De toute évidence, il a trahi ses électeurs et je suis convaincu qu’il voit les choses autrement, aujourd’hui, et je répète que je salue sa décision. »

La social-démocratie récupère le mandat du député Pohanka et pour la députée Irena Kočí qui y succédera, voter en accord avec son parti est une évidence indiscutable. Quelle sera donc la nouvelle répartition des sièges à la Chambre des députés : les partis de la coalition – l’ODS, le KDU, et les Verts auront 96 voix, la social-démocratie 71 voix, et la gauche composée de ČSSD et des communistes 97 voix, soit une majorité. Les 7 députés qui restent sont des indépendants.

Le chef du groupe de députés de l’ODS Petr Tluchoř confirme que la voix du député Pohanka manquera à la coalition et qu’il sera nécessaire de mener des négociations encore plus intenses avant chaque vote clé au sein de la coalition. Car celle-ci a aussi ses députés rebelles.