Rencontre avec Lorraine Lévy : réalisatrice, scénariste, auteur de théâtre
Deux salles de cinémas pragoises, Aero et Svetozor, proposent jusqu'au 19 juillet prochain aux cinéphiles de rattraper quelques-uns des films qui leur ont peut-être échappé au dernier Festival international du Film de Karlovy Vary. Parmi eux, « Grbavica » de la réalisatrice bosniaque Jasmila Zbanic, Ours d'or à la 56e Berlinale. Parallèlement, le film est sorti dans les salles tchèques. Nous reparlerons du Festival de Karlovy Vary ce dimanche, dans Culture sans frontières.
« Mon premier métier, c'est l'écriture. Ecrire, c'est explorer tous les moyens qui sont offerts : le théâtre, la poésie, les nouvelles, et puis aussi le scénario. J'ai écrit une vingtaine de scénarios pour d'autres réalisateurs et puis un jour, je me suis sentie prête pour écrire mon propre film. Je crois que dans la vie, il faut attendre le bon moment. Quand il arrive, il faut foncer, il faut se donner tous les moyens de concrétiser ses rêves. Alors j'ai écrit mon propre scénario et j'ai foncé. »
Ancienne directrice d'écriture au Conservatoire Européen d'Ecriture Audiovisuelle, Lorraine Lévy sait exactement quelles sont les qualités qu'exige le métier de scénariste :« Je crois qu'il y a deux qualités nécessaires : la rigueur et l'imagination. J'aurais dû le dire dans l'autre sens : l'imagination d'abord, parce qu'il faut aller chercher les idées le plus loin possible. La rigueur, parce qu'après, il y a tout un travail de construction, d'artisan, pour rassembler ces idées et écrire de la façon la plus efficace et structurée possible. »
Lorraine Lévy est également connue dans le monde théâtral, comme auteur et metteur en scène...
« Dans le théâtre et au cinéma, ce n'est pas le même point de vue. Au théâtre, chaque spectateur est le réalisateur de la pièce, parce que c'est lui qui va décider de ce qu'il regarde et du cadrage qu'il va faire. Quand on réalise un film, on doit avoir toutes les pièces du puzzle dans la tête et on va imposer au spectateur sa propre vision du film, ses images et ses cadrages. »