Rénovation de l’autoroute D1, enfin !
La plus longue et la plus ancienne autoroute tchèque, la D1, qui relie Prague à Brno et dont le premier tronçon long de 21 km a été ouvert le 12 juillet 1971, est aujourd’hui dans un état déplorable. L’année prochaine devrait débuter la rénovation complète de ses chaussées qui donne d’ores et déjà la chair de poule aux chauffeurs comme à la direction des routes, sans oublier les habitants des communes concernées par les futures modifications de circulation.
L’autoroute telle qu’on l’utilise aujourd’hui, a donc été construite selon le projet élaboré dans les années 1930. Depuis l’ouverture du premier tronçon, il y a quarante ans, l’épine dorsale du réseau routier tchèque est pratiquement restée inchangée. Or, les paramètres techniques de l’autoroute ne répondent plus à la situation actuelle, sa capacité est insuffisante et l’état des chaussées alarmant. Les chauffeurs se sont déjà plus ou moins habitués aux bouchons, aux tremblements et vibrations de leurs véhicules dues aux imperfections de la chaussée, notamment à proximité des villes de Jihlava et Humpolec, dans la région de la Vysočina. Pourtant, le dernier incident en date, une déformation haute de 10 cm qui s’était créée sur l’autoroute fin juin et qui a endommagé une dizaine de voitures, leur a fait peur.
Au total 160 km de chaussée, entre les communes de Mirošovice, en Bohême centrale, et Kývalka, en Moravie du Sud, devraient donc être réparés. Plus de détails avec Jiří Švorc qui gère la Direction des routes et autoroutes tchèques :« Cinq premiers tronçons de l’autoroute devraient être rénovés dès l’année prochaine. La préparation des travaux est compliquée, non seulement pour des raisons techniques, mais aussi du fait des relations entre l’Etat et les propriétaires des terrains concernés qui ne sont pas réglées. De nombreux ponts qui sont dans un très mauvais état devront également être rénovés. Enfin, nous voulons élargir l’autoroute ce qui est également compliqué parce que nous devons respecter son itinéraire. »
Un élargissement qui ne sera toutefois que symbolique : faute de moyens financiers, deux voies dans chaque direction seront conservées. Le budget de ce projet de longue haleine est évalué plus de 20 milliards de couronnes. Jiří Švorc :
« Même si nous n’étions pas limités par les moyens financiers, les travaux dureraient au moins quatre ans. Ce qui pose problème, ce n’est pas seulement la question de la rénovation en tant que telle, mais aussi tout le système de déviations qu’il faudra mettre en place : nous ne pouvons pas fermer l’autoroute, parce qu’il est impossible de déplacer le trafic ailleurs. »Cette opération qui nécessitera une limitation considérable du trafic dans les zones de chantier suscite déjà des inquiétudes : tout d’abord, elle devra se dérouler sous surveillance policière, les Tchèques ayant la réputation d’être des chauffeurs indisciplinés. Les habitants des régions de Hradec Králové, de Litomyšl et d’Olomouc paniquent à l’idée de voir des camions traverser quotidiennement leurs communes. Enfin, la rénovation de l’autoroute D1 compliquera sérieusement les déplacements en autobus entre la Bohême et la Moravie. Une occasion pour les chemins de fer tchèques d’améliorer leur offre et leurs services.