Reprise des relations tchéco-algériennes

Jan Kavan

Les relations entre la Tchéquie et l'Algérie si riches, dans le passé, pourraient connaître un nouveau développement. Alain Slivinsky.

Cela faisait longtemps qu'une visite officielle tchèque n'avait eu lieu en Algérie. Pour cela, la visite de trois jours du ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Kavan, à Alger, revêt une importance particulière. On peut constater que ses résultats ne se limitent pas seulement à la signature d'un mémorandum insistant sur les consultations politiques entre les deux pays. La visite officielle du chef de la diplomatie en Algérie pourrait, aussi, relancer la coopération économique, si riche dans le récent passé. Le ministre tchèque a déclaré que si celle-ci ne reprenait pas, la Tchéquie pourrait ne faire partie que de l'histoire, dans ce pays du Maghreb, en quelques années. Pourtant, l'intérêt des sociétés et entreprises tchèques existe, dans un grand nombre de domaines de l'économie, aussi bien dans l'industrie, surtout la mécanique, que dans l'agriculture. Dans le cadre de cette visite, le quotidien national, Lidove noviny, met en évidence un côté particulier : une sorte de mini-sommet tchéco-arabe, à Alger. En effet, le président algérien, Aziz Bouteflika, a donné un déjeuner, lundi, en l'honneur du ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Kavan. Il n'était pas le seul hôte : son homologue koweïtien, Mouhamad Sabah, était aussi présent. Naturellement, la question du Proche-Orient a été évoquée, et le ministre tchèque a dû faire face aux reproches concernant les récentes déclarations du Premier ministre, Milos Zeman, sur Yasser Arafat. Il a assuré les participants au déjeuner que Prague considérait toujours Arafat comme le seul représentant légitime de la Palestine pour les négociations. Le chef de la diplomatie koweïtienne s'est déclaré satisfait de l'intention du ministre tchèque de se rendre dans son pays, cela non seulement pour rendre visite aux soldats tchèques qui s'y trouvent. En effet, l'invitation officieuse de la part du Koweït devient une sorte de tremplin pour une éventuelle tournée diplomatique tchèque dans les Etats du Proche-Orient. Un fait important à ne pas omettre : le président algérien, l'un des plus importants porte-parole du monde arabe, en ce qui concerne une éventuelle réforme de l'ONU, serait prêt à soutenir la candidature du chef de la diplomatie tchèque, Jan Kavan, au poste de président de cette organisation internationale.