Retentissements de la crise à la Télévision tchèque à l'étranger

Les médias mondiaux, la Commission européenne, les organisations internationales et les syndicats de journalistes suivent de près la crise à la Télévision publique tchèque, craignant une atteinte à la liberté d'expression en République tchèque, pays candidat à l'admission à l'Union européenne. Jaroslava Gissubelova.

Un intérêt singulier pour la situation autour de la Télévision tchèque a été manifesté par la Commission européenne. Son ambassadeur, Ramiro Cibrian, a demandé une rencontre d'urgence au ministère des Affaires étrangères. Pas de prise de position, pour l'instant, de la part de la Commission qui va attendre l'adoption de l'amendement de la loi sur la TV tchèque, mais un net signe de l'importance attachée par la Commission à cette affaire, a indiqué, à son issue, Pavel Telicka, premier négociateur tchèque de l'entrée à l'Union européenne. Romano Prodi devrait, selon certaines sources de Bruxelles, répondre à l'appel de la Fédération internationale des journalistes invitant la Commission à réagir au différend sur l'ingérence politique soupçonnée à la télévision publique.

La crise à la Télévision tchèque et la manifestation de quelques 100 000 personnes, mercredi, à Prague, en soutien des employés en grève, est à la une de la majorité des médias étrangers. Le journal Le Figaro n'est pas le seul à qualifier la crise de continuation de la guerre de deux Vaclav - Havel et Klaus. Le Château représenté par Vaclav Havel, soutenu par la coalition de quatre partis, d'une part, et le Parti civique démocrate de Vaclav Klaus, de l'autre, précise-t-il. Le journal britannique The Guardian écrit que tant qu'une solution rapide ne sera pas trouvée, la situation pourrait conduire aux élections anticipées. La station radiophonique Deutschlandfunk juge que la situation n'est pas moins grave qu'en 1968 et 1989. L'enjeu est énorme: la possibilité de critiquer les puissants, l'échange d'opinions ouvert, la liberté d'expression. Tout cela est actuellement menacé, juge la station.