Révolution de velours: 27 ans après, un 17 novembre à Prague

Photo: Štěpánka Budková

Plusieurs manifestations se sont tenues dans différents endroits de Prague ce jeudi, dans le cadre du 27e anniversaire du début de la révolution dite de velours. Celle-ci a entraîné la chute du régime communiste en Tchécoslovaquie en 1989. Par crainte de débordements, le centre de la capitale était surveillé par des centaines de policiers.

Photo: Štěpánka Budková
A la différence de l’année dernière, où il avait participé à un rassemblement anti-migrants à Albertov, lieu symbolique de rassemblement des étudiants pragois en 1989, le président de la République a préféré se faire plus discret cette fois. Miloš Zeman n’a en effet honoré de sa présence aucune des cérémonies de commémoration traditionnellement organisées pour l’occasion. Le chef de l’Etat n’était même pas à Prague et a préféré se tenir à l’écart dans sa résidence du château de Lány (Bohême centrale).

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Son absence ne l’a pas empêché d’être la cible de la plupart des critiques. Que ce soit à Albertov ou sur la place Hradčany devant le Château de Prague, siège de la présidence de la République, les participants aux rassemblements, au nombre de plusieurs centaines, ont profité de ce 17 novembre, « Journée de lutte pour la liberté et la démocratie » selon le calendrier tchèque, pour manifester leur désapprobation de la politique qu’ils jugent populiste menée par Miloš Zeman.

A Albertov, l’ancien Premier ministre Petr Pithart notamment, proche de Václav Havel, a appelé la foule à ne pas se laisser diviser par une catégorisation artificielle de la population, visant ainsi indirectement le président de la République et son entourage, et à ne pas voter pour des entreprises au lieu des partis politiques classiques, en référence cette fois au mouvement ANO dirigé par l’homme d’affaires et actuel ministre des Finances Andrej Babiš. Depuis plusieurs mois, et à un peu moins d’un an désormais des prochaines élections législatives, Andrej Babiš figure largement en tête des sondages.

Les partisans de Miloš Zeman réunis eux aussi

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Parallèlement, quelque 600 personnes se sont également rassemblées dans l’après-midi sur l’esplanade de Letná pour manifester leur soutien à Miloš Zeman et exprimer leur rejet de la politique migratoire du gouvernement. Deux cents d’entre elles, parmi lesquelles quelques extrémistes de droite, se sont ensuite dirigées vers le centre de Prague. La police a empêché tout éventuel affrontement avec leurs opposants.

Enfin, tandis que des milliers de personnes ont, comme de tradition, commémoré la première démonstration violemment réprimée en 1989 dans la rue Nationale - Národní třída, fermée à la circulation automobile, ce « jour de fête » devait s’achever dans la soirée entre autres par un « concert pour l’avenir » sur la place Venceslas, là où se sont tenues, il y a vingt-sept ans de cela, les grandes manifestations qui ont suivi celle du 17 novembre et ont abouti à la chute du régime communiste.