Rien ne va plus à l'Union Banka !
Faudrait-il croire que la direction italienne de l'Union Banka (Union banque) a mal choisi le moment de se déclarer en cessation de paiement ? Pour des raisons objectives, il n'est nullement question de mettre à contribution l'épargne publique dans ce naufrage, exception faite pour les clients. Omar Mounir.
C'est pudiquement que la banque vient de jeter le pavé dans la mare en déclarant restreindre ses activités à partir de ce vendredi 21, ce qui n'est pas tout à fait vrai, elle suspend tout décaissement et se trouve plutôt en cessation de paiement. La mise hors service, depuis quelques jours, déjà, de ses guichets automatiques, avait de quoi inciter plus d'un client à devancer les événements.
Pour l'heure, le plus important, cependant, est que la Banque Nationale Tchèque, saisie dans le secret, depuis quelques jours, de cette affaire, n'entend pas mettre sous contrôle judiciaire la banque, ce qui aurait donné une chance à cette dernière. La crainte, dit-on à l'institut d'émission, que la crédibilité du système bancaire tchèque ne soit entamée. Situation d'autant plus irréversible que la banque nationale aurait besoin, le cas échéant, de l'autorisation de l'Office pour la compétition économique, très réticent devant ce projet.Le ministre des Finances non plus ne songe pas mettre la main à la poche dans une périlleuse restructuration de la banque, surtout que la firme italienne Investmart, qui gère l'Union banka, lui demande un renflouement de 1,5 milliards de couronnes. Ce même ministre des Finances, vient de réaffirmer, avec la bénédiction de la banque nationale, lors d'une réunion de la dernière chance, très attendue ce vendredi, qu'aucun soutien ne sera accordé à l'Union banka. « Il s'agit, a-t-il ajouté, d'une affaire privée. »
Quant au gouvernement, il est dans l'impuissance devant ce naufrage, l'Union européenne reprochant justement à la Tchéquie le soutien, pas trop bancaire, de ses gouvernements, au secteur bancaire.Quant aux titulaires des comptes, le fonds de la Banque Nationale Tchèque, leur garantit 90% de leurs dépôts, à concurrence d'un plafond de 25 000 euros, soit 792 500 couronnes, encaissables dans un délais de trois mois.
D'ici là, il est quand même attendu que cette affaire soit examinée, le 25 février, à la Chambre des députés, sur présentation d'un rapport du gouverneur de la banque centrale. Une enquête sera vraisemblablement ouverte et les mesures de sûreté d'usage déclenchées.