« Rossignols 2024 » : rien de très nouveau sur la scène musicale tchèque
Rien de nouveau sous le ciel musical tchèque. Comme l’année dernière, comme aussi probablement l’année prochaine, Marek Ztracený, Ewa Farna et Kabát ont été désignés respectivement chanteur, chanteuse et groupe de l’année 2024, vendredi 29 novembre, lors de la traditionnelle cérémonie de remise des prix « Český slavík » (« Rossignol tchèque »), la 62e du nom, qui récompensent les chanteurs les plus populaires du moment, après un vote du public.
Et comme aussi déjà en 2023, où elle avait toutefois succédé au palmarès à Lucie Bilá, autre grande habituée des honneurs lors de cette cérémonie (21 victoires, même Karel Gott a fait moins bien) que seuls les téléspectateurs tchèques - les vrais de vrai – peuvent apprécier à sa juste valeur, Ewa Farna est arrivée en tête également dans la catégorie « Rossignol absolu » (si, si, ça existe) - ou « Rossignol des rossignols » - puisque c’est elle, la chanteuse originaire de Moravie-Silésie, qui a recueilli le plus grand nombre de voix, toutes catégories confondues.
Alors, puisque Ewa Farna, qui collectionne également les prix en Pologne voisine, pays dont elle possède la nationalité, est arrivée en tête dans deux catégories, nous vous proposons d’écouter deux des plus grands succès de la chanteuse tchèque indéniablement la plus populaire de ces dernières années (avec quand même des centaines de millions de vues sur YouTube), les chansons intitulées « Vánoce na míru » (« Un Noël sur mesure ») et « Leporelo »...
« Marek Ztracený, un chanteur qui remplit les stades », titrions-nous, il y a bientôt un an et demi, quand le quintuple « Rossignol tchèque » (2008 dans la catégorie « Révélation de l’année », 2021, 2022, 2023, 2024) avait réuni quelque 100 000 spectateurs en l’espace de trois soirées de juin 2023 au stade Eden, le stade où évolue habituellement le club de football du Slavia Prague. Lui aussi phénomène de la scène pop tchèque, le successeur de Karel Gott au palmarès du concours a, comme tout bon chanteur tchèque qui se respecte, ses chansons de Noël, et c’est pourquoi, en ce deuxième dimanche de l’Avent, nous nous faisons le plaisir d’apprécier d’abord « Vánoce jako dřív » (« Un Noël comme avant »), une chanson interprétée avec Hana Zagorová, puis « Stačí věřit » (« Il suffit de croire »)...
Pas de chanson de Noël en revanche pour Kabát, le groupe de rock qui avait dignement représenté la Tchéquie pour ses grands débuts au Concours Eurovision de la chanson en 2007 en ne recueillant qu’un seul point (merci, l’Estonie !) et en finissant bon dernier. Une performance qui, cette année encore, et depuis une première consécration en 2003, n’a cependant pas empêché Kabát de faire tomber le Rossignol de son nid pour la quinzième fois déjà. Et faute non seulement de chanson de Noël mais aussi de nouvel album depuis plus de deux ans, on vous propose un autre type de petit(s) plaisir(s) avec la chanson « Sex, Drogy, Rock’n’roll » (que l’on pourrait traduire en français avec un peu d’imagination comme « Sexe, Drogues, Rock’n’roll »). Soit, entre la carpe, deux pils pour arroser les « cukroví » et les interminables contes de fées à la télé, un programme finalement pas si mal que ça pour un réveillon de Noël...
Enfin, dans la catégorie « Révélation (Découverte) de l’année », c’est le chanteur Sofian Medjmedj qui a eu droit aux honneurs, et ce, grâce à « un style authentique qui combine des éléments de pop, de rap et de R&B », dixit la critique, et surtout, donc, remplit les salles et plaît au public (majoritairement jeune et féminin) tchèque ! Dans ses textes, ce fils d’une maman tchèque et d’un papa algérien partage ouvertement ses expériences personnelles, explore les relations interpersonnelles et décrit la recherche de son propre chemin de vie et de sa propre identité. On se quitte avec la chanson « Mona Lisa », celle-là même que Sofia Medjmedj a interprétée lors de la remise de son premier « Rossignol »...
Cette cérémonie 2024 a aussi été l’occasion d’un hommage à Marta Kubišová. L’interprète de « Modlitba pro Martu » (« Prière pour Marta »), chanson qui est devenue l’hymne des manifestations qui ont abouti à la chute du régime communiste dans l’ancienne Tchécoslovaquie, a été intégrée au Hall of Fame de la musique tchèque. On vous propose d’écouter un autre de ses immenses succès, une chanson de 1969 intitulée « Magdaléna » que l’on peut ranger dans ce qui s’est fait de mieux en Europe en matière de musique populaire dans les années 1960…