S-Karta : 15 000 personnes toujours en attente de leurs prestations sociales
La banque Česká spořitelna, qui gère le nouveau système de carte bancaire dite sociale, la S-Karta, sur laquelle toutes les aides sociales sont envoyées, n’a pour l’instant pas réalisé de virement sur le compte bancaire de 15 000 personnes. Le Bureau du travail affirme qu’il s’agirait d’un simple problème informatique et assure que les prestations devraient être versées d’ici un ou deux jours. Le problème serait principalement localisé dans la région d’Olomouc et concernerait le versement d’allocations familiales.
« Ce qui s’est passé cette nuit est un retard d’une journée dans le transfert du compte de la S-Karta vers le compte bancaire sur lequel les prestataires souhaitaient recevoir le versement. C’était une petite erreur informatique qui a été corrigée. Le transfert final est en cours et les prestataires devraient recevoir leur argent d’ici à jeudi, au plus tard vendredi. »
Le ministère du Travail et des Affaires sociales estime que, d’après la loi, il n’y a pas de véritable retard dans le versement des prestations ainsi que l’explique sa porte-parole Štěpánka Filipová :
« D’après la loi, le délai pour verser ces prestations est la fin du mois suivant le mois durant lequel la prestation sociale est octroyée. Dans ce cas précis, les versements peuvent être effectués jusqu’à la fin du mois de février. »
En clair, si quelqu’un a le droit à une prestation pour le mois de janvier, le paiement peut-être effectué au plus tard à la fin du mois de février. La porte-parole ajoute que les personnes qui auraient besoin immédiatement de cet argent pouvent le retirer à l’aide de la S-Karta dans les guichets automatiques de la banque Česká spořitelna.
L’opposition, qui avait vivement critiqué l’introduction de cette nouvelle carte pour les prestataires d’allocations sociales, ne manquera pas de pointer du doigt les retards qui peuvent être engendrés par ce système. Le Président du Sénat, Milan Štěch, a déposé le 5 février dernier un recours à la Cour constitutionnelle tchèque de Brno pour faire annuler ces « cartes sociales ». Il a reçu le soutien de 51 sénateurs :« Ces cartes sont nuisibles pour la plupart des gens. Les gens qui se voient imposer cette carte considèrent que cela relève d’un mépris envers leur personnalité et que c’est un acte qui atteint fortement à leur vie privée. Nous estimons depuis le début que ce processus n’a certes pas manqué de transparence mais il n’a pas été légitime et même contraire à la loi. »
L’affaire est toujours entre les mains de la Cour constitutionnelle. En attendant le ministère du Travail et des Affaires sociales aura fort à faire le mois prochain pour s’assurer qu’il n’y ait pas de retard dans le versement des prestations, des retards qui donneraient de nouveaux arguments à l’opposition.