Séparation de l'Eglise et de l'Etat à la tchèque
Dès le début des années 1990, l'Eglise tente de récupérer les biens qui lui avaient été confisqués par le régime communiste. Une mission qui semble impossible, faute de volonté politique, tant à droite qu'à gauche. Le ministre chrétien-démocrate Cyril Svoboda espère faire bouger les choses en lançant une proposition qui est considérée par beaucoup comme « révolutionnaire ».
Selon le dernier recensement, près de deux millions de Tchèques se déclarent être catholiques. Ils sont pourtant moins d'un demi-million seulement à assister plus ou moins régulièrement aux messes. Ceci dit, Cyril Svoboda espère qu'un million de fidèles sera prêt à contribuer financièrement au fonctionnement de l'Eglise, ce qui lui assurerait « une vie pleine et riche ». « On réalisera enfin que nous n'avons point besoin de l'Etat pour notre vie intérieure », dit-il.
Le ministre estime que la solution qu'il propose est simple et immédiatement réalisable. Beaucoup de voix critiques se sont cependant levées dès le lendemain de sa publication. Jan Jandourek, commentateur du journal Mlada fronta Dnes, est par exemple sceptique au sujet de la solvabilité d'une grande partie des croyants : beaucoup sont âgés ou trop jeunes. Il fait également remarquer que l'Eglise a le plein droit de réclamer les biens confisqués, car elle les avait acquis d'une manière pleinement légitime. Les politiciens, quant à eux, sont assez réticents considérant tout de même que la proposition de Cyril Svoboda donnera un coup d'envoi à une plus large discussion sur le rapport entre l'Etat et l'Eglise.