Soixante ans depuis la mort d'Emil Hacha, président tchécoslovaque sous le Protectorat

Tombeau d'Emil Hacha, photo: CTK
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Soixante ans se sont écoulés, le 27 juin, depuis la mort d'Emil Hacha, troisième président de la « Seconde république », courte période entre septembre 1938 et mars 1939, et président sous le Protectorat de Bohême-Moravie. Sa place dans l'histoire tchèque demeure l'objet de polémiques.

Tombeau d'Emil Hacha,  photo: CTK
Le docteur Emil Hacha, ancien chef de la Cour administrative suprême, est investi le 30 novembre 1938, après le départ du président Edvard Benes en exil à Londres. Le 14 mars 1939, l'Etat slovaque libre fascisant est créé et, le même jour, le président Hacha reçoit l'invitation de Hitler de se rendre à Berlin. Lors des négociations nocturnes avec le chancelier allemand, Hacha est contraint de signer la demande d'une protection militaire de la Bohême et de la Moravie... Il s'effondre et, après avoir été soigné, il signe le document sur la création du Protectorat. En quittant le bureau, il entend encore Hitler dire qu'en cas de résistance, il mettra fin au pays tchèque...

Avait-il vraiment d'autre choix ? Jiri Rubin, de la Société Emil Hacha, souligne le courage de Hacha dans des situations d'extrême gravité, lorsqu'il était contraint d'agir en dépit de sa volonté... Il souligne aussi son refus de prêter le serment de fidélité à Hitler. L'historien Josef Tomes range Emil Hacha au nombre de personnalités confrontées à un dilemme qui se répète tout au long de l'histoire tchèque : celui entre une attitude de principe et une attitude de concession et d'une certaine collaboration avec le mal, dans le but de l'affaiblir...

Durant ses fonctions de président, Emil Hacha est plusieurs fois intervenu en faveur de personnes emprisonnées et n'a cessé de coopérer avec la résistance tchèque intérieure et étrangère. La guerre terminée, Emil Hacha, gravement malade, est arrêté et emprisonné à Prague-Pankrac. Il meurt dans sa cellule, le 27 juin de la même année, à l'âge de 73 ans. Un buste dévoilé en 2003, à Trhove Sviny, sa ville natale, peut être considéré comme un hommage posthume rendu à cette personnalité toujours très controversée pour certains.