Soixante ans depuis la mort d'Emil Hacha, président tchécoslovaque sous le Protectorat
Soixante ans se sont écoulés, le 27 juin, depuis la mort d'Emil Hacha, troisième président de la « Seconde république », courte période entre septembre 1938 et mars 1939, et président sous le Protectorat de Bohême-Moravie. Sa place dans l'histoire tchèque demeure l'objet de polémiques.
Avait-il vraiment d'autre choix ? Jiri Rubin, de la Société Emil Hacha, souligne le courage de Hacha dans des situations d'extrême gravité, lorsqu'il était contraint d'agir en dépit de sa volonté... Il souligne aussi son refus de prêter le serment de fidélité à Hitler. L'historien Josef Tomes range Emil Hacha au nombre de personnalités confrontées à un dilemme qui se répète tout au long de l'histoire tchèque : celui entre une attitude de principe et une attitude de concession et d'une certaine collaboration avec le mal, dans le but de l'affaiblir...
Durant ses fonctions de président, Emil Hacha est plusieurs fois intervenu en faveur de personnes emprisonnées et n'a cessé de coopérer avec la résistance tchèque intérieure et étrangère. La guerre terminée, Emil Hacha, gravement malade, est arrêté et emprisonné à Prague-Pankrac. Il meurt dans sa cellule, le 27 juin de la même année, à l'âge de 73 ans. Un buste dévoilé en 2003, à Trhove Sviny, sa ville natale, peut être considéré comme un hommage posthume rendu à cette personnalité toujours très controversée pour certains.