Sports d’hiver : pour les stations tchèques, une saison déjà très compromise
Le gouvernement ayant décidé, ce jeudi, de prolonger le confinement au moins jusqu’au 22 janvier, les stations de ski en République tchèque resteront fermées, elles aussi. Un programme de compensations pour leurs exploitants est envisagé, alors que les pertes s’alourdissent.
Ce plan d’aide sera présenté lors du prochain Conseil des ministres, prévu lundi, par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Karel Havlíček. Celui-ci, qui n’a pas communiqué de plus amples informations, a proposé au gouvernement de permettre aux stations de sports d’hiver de rouvrir à certaines conditions, mais l’idée a vite été abandonnée. Entre autres raisons parce que, dès mercredi, le ministre de la Santé, Jan Blatný, avait fait savoir qu’il était opposé à cette éventualité, estimant qu’il ne s’agit « certainement pas » là d’endroits où les contacts sociaux sont réduits. Il les considère même comme des hauts lieux de propagation du virus.
Pour l’heure, en République tchèque, les stations de ski ne sont restées ouvertes que le temps d’une semaine, du 18 au 26 décembre, dans un cadre très strict, avec notamment lieux d’hébergement et de restauration contraints de rester fermés. Le nouveau durcissement des mesures de restriction, en raison de la dégradation de la situation épidémiologique, appliqué depuis le 27 décembre, a toutefois entraîné l’arrêt des remontées mécaniques et, ainsi donc, leur fermeture.
Les exploitants des domaines skiables, dont le nombre s’élève à 450 selon le ministère – parmi lesquels 150 considérés comme étant de grande taille -, et les acteurs du secteur du tourisme ont appelé le gouvernement à leur tendre la main. L’Association des stations de montagne (AHS) a évalué à 1,2 milliard de couronnes (environ 45 millions d’euros) le montant de leurs pertes depuis le début de la saison jusqu’à la fin de cette semaine.
Ce jeudi, une réunion à ce sujet était prévue entre le ministre de l’Industrie et du Commerce, le Premier ministre, la ministre des Finances et le directeur de l’AHS pour discuter des conditions spécifiques du programme d’aide.
L’apport annuel dans les caisses de l’Etat de ce secteur d’activité, qui emploie quelque 45 000 personnes et permet à 2,5 millions de skieurs de descendre les pistes, est évalué à 13 milliards de couronnes (près de 500 millions d’euros). Le ministre s’est dit conscient de sa particularité, le fonctionnement des stations de sports d’hiver étant limité à quelques mois, voire même quelques semaines certaines années en fonction des conditions météorologiques.
Si les remontées mécaniques ne tournent donc plus en République tchèque depuis le 27 décembre, l’accès aux stations demeure néanmoins autorisé. Celles-ci ont d’ailleurs appelé le gouvernement à aussi les aider à assurer la sécurité des visiteurs sur les pistes. Karel Havlíček a assuré qu’une interdiction et qu’une fermeture des routes menant aux stations, comme en Allemagne voisine, n’étaient pas envisagées.