Supraphon a édité 70 chansons de Jiří Grossmann
Ce Dimanche musical est consacré au chanteur, auteur et comédien Jiří Grossmann, une des icônes tchèques des sixties. Nous avons une double occasion de réécouter, avec vous, ses chansons : le 20 juillet dernier, Jiří Grossmann aurait fêté ses 70 ans et en décembre, quarante ans se seront écoulés depuis son décès prématuré.
Jiří Grossman était originaire de Prague. Il a abandonné ses études à l’Université technique locale, la ČVUT, pour se consacrer au théâtre et à la musique. Musicien et chanteur autodidacte, il était doté d’une voix agréable, veloutée, et, en tant que parolier, d’une imagination débridée, d’une sensibilité extraordinaire pour sa langue maternelle. Grossmann a conjugué, dans ses chansons, humour, légèreté, tristesse et nostalgie. Il avait le don d’écrire des paroles que l’on prend plaisir à écouter, tout simplement, sans qu’elles soient banales.
Il a signé des chansons originales, ainsi que des versions tchèques des titres étrangers. Certaines ont été interprétées par lui-même, mais il écrivait également pour d’autres chanteurs tchèques désormais reconnus, comme Eva Olmerová, Pavel Bobek, Naďa Urbánková ou Miluše Voborníková.Voici deux de ses grands tubes, interprétés par Naďa Urbánková – elle chantera, en duo avec Jiří Grossmann « Drahý můj » (« A Dear John Letter »). Mais tout d’abord le titre original « Závidím » (J’envie), une de ses chansons les plus touchantes, composée peu avant que Grossman ne meurt de la maladie de Hodgkin, en 1971. Il avait trente ans et il écrivait :
« J’envie les rivières, quand je vois leurs eaux couler… J’envie les pains, quand je les sens cuire… J’envie au feu sa fumée odorante… J’envie aux abeilles leur paradis de miel… »