Temelin
En dépit des protestations d'écologistes autrichiens, allemands et tchèques, la centrale nucléaire de Temelin sera mise en marche. Lundi, en effet, la société d'électricité CEZ qui gérera la centrale a fini par obtenir l'autorisation de l'Office national de la sécurité nucléaire. Astrid Hofmanova.
La construction de la centrale nucléaire de Temelin, du premier de ses deux réacteurs, qui a duré treize ans et a coûté jusqu'à présent plus de 85 milliards de couronnes, est donc achevée. Mais ce n'est pas le cas des manifestations de protestation qui avaient précédées sa mise en marche. Celles-ci par contre vont continuer ; des adversaires de l'énergie nucléaire autrichiens espèrent, en effet, que leur lutte pourrait se terminer par la fermeture de la centrale de Temelin.
En protestation contre l'ouverture de Temelin, des adversaires de l'achèvement de cette construction controversée ont bloqué ce week-end plusieurs postes frontière entre la Haute-Autriche et la Bohême du sud, pour poursuivre ce blocage lundi même. Le porte-parole des adversaires de l'énergie nucléaire de la Haute-Autriche, Josef Pühringer, a dit à cette occasion que les protestations contre Temelin non seulement ne cesseront pas mais qu'elles s'intensifieront encore. Le chancelier autrichien, Wolfgang Schüssel, lui aussi s'est joint, dimanche, aux protestations ; il a appelé le Premier ministre tchèque, Milos Zeman, à empêcher l'ouverture de la centrale, avant l'élucidation des questions de sécurité. En réaction à cet appel, le porte-parole du gouvernement tchèque, Libor Roucek, a souligné que la centrale nucléaire de Temelin répondait aux normes de sécurité tchèques et internationales les plus rigoureuses. Néanmoins, les Autrichiens vont encore plus loin dans leur lutte contre la centrale de Temelin. Leur ministre des Affaires étrangères, Mme Benita Ferrero-Waldner, a réussi, lundi, à mettre la question de Temelin à l'ordre du jour des assises de ses collègues de l'Union européenne à Luxembourg, où elle essayera de gagner pour sa cause tous les membres de l'Union. A part cela, l'Autriche s'emploiera à l'interdiction des importations de l'électricité tchèque, en avertissant que l'ouverture de la centrale risque de mettre en péril l'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne. Dans ce sens, les Autrichiens attendent aussi un plus grand soutien de l'Allemagne car, à l'exception du ministre de l'Environnement, les Allemands se sont tenus sur la réserve dans cette affaire.