Tous ces jeunes qui ont succombé à la magie du théâtre

La troupe théâtrale de Vienne

Aujourd'hui, nous allons parler théâtre... Permettez-moi de commencer par les mots d'un remarquable dramaturge français, René de Obaldia :

"Troupes d'amateurs animées d'un sacré feu ! Et je leur tire le panama. Oui, chapeau ! à la charcutière, à l'employé de la banque, au mécano, au boulanger, au représentant de commerce, à l'instituteur, à la coiffeuse, à la secrétaire de Mairie, à l'étudiant en médecine, à la pharmacienne (ils se sont mariés), au paysan, à l'employé de chemin de fer, lesquels après leurs journées de travail, laissant leur fatigue au vestiaire, se réunissent pour monter une pièce qui leur tient à coeur et, après nombre de répétitions hasardeuses, parviennent, un joli soir, à donner quelques représentations pour la joie d'eux-mêmes et des indigènes."

Je voudrais vous faire connaître, chers auditeurs, quelques-uns de ses passionnés. Ils sont tous lycéens, ils viennent de différents coins de l'Europe, et ils se rencontrent, chaque année, au début du printemps, à Brno, chef-lieu de la Moravie du sud, au Festival international de théâtre francophone de lycée. Il y a quinze jours, j'ai pu assister à sa 7ème édition. Et j'ai été ravie : l'ambiance a été magnifique et les spectacles saisissants. Cette année, le festival a rassemblé plus de 200 participants de sept pays : les Tchèques, les Roumains, les Bulgares, les Russes, les Autrichiens, les Sardes et, hors compétition, les Français. Chaque troupe avait 30 minutes pour présenter, devant le public et le jury, une pièce en français. Les jeunes Sardes de Quartu Sant Elena, ont adapté, d'une manière très originale, Le Bourgeois gentilhomme de Molière...

L'une des vedettes du spectacle, Roberta, m'a dit...

Avec sa série de sketchs sur les maîtres et les serviteurs, la troupe du Lycée français de Vienne a soulevé, à Brno, une tempête d'applaudissements. Deux jeunes Viennois, Sacha et Mélanie, m'ont confié leurs impressions du festival...

Françoise Kuyl de Belgique travaille comme lectrice à l'Université Masaryk de Brno. Pour la 4ème fois déjà, elle était membre du jury de ce festival de théâtre francophone de jeunes...

Finalement, je passe la parole à M. Henri Noubel, ancien professeur de français au lycée bilingue franco-tchèque de Brno. Avec son épouse tchèque, Alexandra, il a fondé l'association civique à but non lucratif, Festivadlo, qui organise le festival. Henri Noubel se souvient...

Les propos de René de Obaldia ont ouvert cette émission, consacrée au théâtre francophone de jeunes, et ils vont aussi la clôturer.

"J'aime apporter cette anecdote : dans une classe (huit, dix ans), la maîtresse demande à ses élèves s'ils préfèrent le cinéma ou le théâtre. Bien sûr, le cinéma l'emporte. Sauf pour une petite fille. La maîtresse tient à en savoir la raison. C'est, répond la petite fille, parce que, au théâtre, j'ai toujours peur que la dame perde sa chaussure.

Peut-on mieux exprimer ce qui fait l'essence même du théâtre, sa force et sa fragilité, la magie irremplaçable de l'instant ?"

Auteur: Magdalena Segertová
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