Trafic aérien : les compagnies font leurs comptes

Photo: CTK

Une semaine après la réouverture de l’aéroport de Prague-Ryzyně, le trafic aérien en République tchèque a plus ou moins repris son cours normal. Néanmoins, c’est l’heure des comptes pour les compagnies aériennes, qui déplorent des pertes de plusieurs centaines de millions de couronnes.

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Il était difficile d’imaginer que l’éruption d’un volcan en Islande allait avoir autant de conséquences sur l’économie du secteur aérien en Europe et dans le monde. Une semaine de paralysie forcée dans les aéroports, où les compagnies aériennes voyaient leurs avions cloués au sol, ont entraîné des pertes estimées à 1,72 milliards d’euros, selon l’organisation mondiale du tourisme, pour l’ensemble du secteur touristique européen. Pour les compagnies aériennes tchèques, le montant des pertes comptabilisées pourraient s’élever à 300 millions de couronnes (presque 12 millions d’euros). Miroslav Dvořák est PDG de Czech Airlines (ČSA), la plus importante compagnie aérienne tchèque, et directeur-général de l’aéroport de la capitale tchèque :

Miroslav Dvořák
« Actuellement, nous pouvons parler de plusieurs dizaines de millions de couronnes par jour. Pour ČSA, ce montant dépasse les 100 millions de couronnes, et correspond plutôt à 150 millions. Pour l’aéroport de Prague, les manques à gagner doivent être soulignés et il semble que ces pertes devraient dépasser les 50 millions de couronnes. »

Le contrôle de la navigation aérienne déplore quant à lui des pertes de 30 millions de couronnes mais c’est la compagnie Travel service qui semble avoir été la plus touchée, estimant ses dommages à 73,5 millions de couronnes. Non seulement une partie de ses activités est encore bloquée, puisqu’elle assure des liaisons avec la capitale islandaise, dont les deux aéroports sont encore fermés, mais elle craint des répercussions sur le long terme. Vlaďka Dufková est la porte-parole de Travel Service :

L'aéroport Václav Havel à Prague,  photo: Barbora Němcová
« Il y a des incertitudes et des hésitations de la part des voyageurs car dans le système de réservation, on observe une baisse d’environ 35%. »

Les compagnies aériennes n’envisagent pourtant pas encore de demander de l’aide à l’Etat, comme l’explique le patron de ČSA, Miroslav Dvořák :

« Pour l’instant, nous ne pensons pas à demander de l’aide. Pour l’instant, nous essayons de résoudre les problèmes principaux, qui sont la direction et les stratégies de Czech Airlines pour les trois prochaines années. Il est clair que ce qui est arrivé est très fâcheux, d’autant plus qu’en ce début d’année, nous avions compensé le déclin de l’année 2009. Les chiffres étaient très optimistes. Mais pour l’instant, nous ne pensons pas à demander de l’aide car nous allons attendre de voir de quoi auront l’air les chiffres globaux. »

Photo: www.csanews.cz
Une position qui convient au vice-ministre des Finances Bohdan Hejduk qui estime également que des mesures de compensation sont encore prématurées. L’Islande est aujourd’hui le dernier pays européen à avoir son espace aérien fermé. L’éruption du volcan Eyjafjöll qui a semé la pagaille dans le ciel européen pendant plus d’une semaine s’est beaucoup affaibli mais les vulcanologues restent vigilants, craignant que cette éruption n’entraîne celle du Katla, le volcan voisin le plus important.