Le gouvernement met fin à la privatisation de ČSA

La décision la plus attendue, à l’issue du conseil du cabinet, ce lundi, était de savoir si la compagnie aérienne tchèque ČSA serait vendue ou non au consortium Unimex-Travel Service, l’unique candidat resté en lice d’un récent appel d’offres, après le retrait d’Air France-KLM.

« Le gouvernement a pris la décision de ne pas vendre la compagnie ČSA » a annoncé aux journalistes le chef du gouvernement Jan Fischer. La décision a été prise sur recommandation du ministre des Finances Eduard Janota. D’après ce dernier, Unimex-Travel Service devait être lui-même bien conscient de ce que ses conditions n’étaient en aucun cas acceptables : ainsi, le paiement d’un milliard de couronnes offert par le consortium pour le cinquième plus ancien transporteur aérien au monde devait être échelonné sur 4 ans, jusqu’en 2013. Plus, le bilan de ČSA, plongé dans les chiffres rouges, ne devait pas être négatif au moment de la vente.

Respectée par la direction d’Unimex-Travel Service, la décision du cabinet est saluée par les deux partis politiques les plus importants : le ČSSD, ainsi que l’ODS mais ce dernier serait pour une privatisation de ČSA à l’avenir.

Jan Fischer,  photo: CTK
C’est une cure d’amaigrissement qui attend Czech Airlines dans les semaines et les mois qui viennent, a indiqué Jan Fischer :

« Un programme de restructuration, avec une orientation prioritaire sur la réduction des dépenses. L’objectif est de prévenir que le flux de trésorerie ne sèche pas dans un très proche avenir et que la compagnie ne se retrouve pas avec des problèmes graves qui précipiteraient sa chute. »

Eduard Janota et Jan Fischer,  photo: CTK
Le ministre Janota espère que le plan de restructuration sera concrétisé d’ici un mois. En attendant, un scénario se dessine d’ores et déjà : une collaboration plus étroite de ČSA avec Letiště Praha – Aéroport de Prague lui-aussi propriété de l’Etat, dans l’assistance aéroportuaire: traitement des vols et bagages, ou encore le projet de faire de ČSA un transporteur de transit. Une autre variante sur laquelle on spécule est une injection de l’Etat à hauteur de 2,5 milliards de couronnes pour augmenter le capital de base de ČSA. Est également prévue la vente de 3 appareils Boeing 737, et de 7 autres d’ici deux ans.

Photo: Commission européenne
Dans cette situation, le chef de ČSA Radomír Lašák quitte définitivement la compagnie pour être remplacé par le chef de l'Aéroport de Prague, Miroslav Dvořák, mais qui conserve ses fonctions de directeur général de ce dernier. Un cas unique au monde qui est en tant que tel dans le collimateur des critiques et suscite des craintes auprès des organes de protection de la compétition économique. Toute la transaction doit encore obtenir l’aval de la Commission européenne. Celle-ci devra notamment statuer s’il ne s’agit pas de soutien public non autorisé en cas de vente du principal bâtiment administratif de ČSA à l’Aéroport de Prague. Tout dépendra bien sûr du montant de la somme pour laquelle les locaux seront offerts.

Le principal, selon les observateurs, sera que la ČSA supporte bien l’hiver et le printemps prochain. Selon les estimations, le déficit de la ČSA à la fin de l’année 2009 doit s’élever à 3,3 milliards de couronnes.