Traité de Lisbonne : le gouvernement de Jan Fischer prêt à négocier sur la nouvelle requête de Václav Klaus
Le Premier ministre Jan Fischer s’est rendu mardi à Bruxelles avec une mission quasi impossible : expliquer à l’Europe qui s’impatiente les nouveaux rebondissements autour de la signature du Traité de Lisbonne en Tchéquie, le seul pays des Vingt-sept ne l’ayant pas encore ratifié.
Le président tchèque Václav Klaus constitue désormais le seul obstacle à l’achèvement du processus de ratification du Traité de Lisbonne. On ne sait toujours pas s’il apposera finalement sa signature au bas d’un document qui l’agace et qu’il critique inlassablement. C’est pourtant le dernier acte qu’il reste à faire après son adoption par les deux chambres du Parlement et en attendant la décision de la Cour constitutionnelle, saisie pour la deuxième fois par un groupe de sénateurs proches de Václav Klaus.
Une nouvelle incertitude plane depuis vendredi dernier, quand le chef de l’Etat a sorti la délicate « carte sudéto-allemande », en demandant une dérogation en vue d’empêcher la remise en question des Décrets Benes se rapportant aux questions patrimoniales d’après-guerre.
Après avoir examiné, lundi, cette nouvelle tournure, le gouvernement tchèque a déclaré sa volonté de négocier avec les partenaires européens sur cette requête en vue de chercher une solution. Le cabinet de Jan Fischer est cependant ferme sur ses positions : Václav Klaus se doit de donner des garanties sûres qu’il finira par signer, sans poser de nouvelles conditions. Le Premier ministre, pro-Lisbonne, a précisé :«Le gouvernement est prêt à cette démarche hors standard tout en refusant la possibilité de la réouverture de tout le processus de ratification chez nos partenaires européens. La démarche du gouvernement ne peut pas non plus être mise en question par le Parlement qui a voté en faveur du Traité de Lisbonne par la majorité des voix ».La question de l’exigence posée par le président tchèque devrait être traitée lors du Sommet européen qui se tiendra les 29 et 30 octobre prochains. En attendant, Jan Fischer veut s’employer à discuter, aussi, avec l’acteur principal, le président Václav Klaus, qui se refuse pour l’instant à donner toute explication ou tout commentaire sur ce qu’il veut exactement.