UFC : Jiří Procházka et « le sport de bourrin provincial »
La victoire du Tchèque à l'UFC (catégorie Light Heavyweight) peut changer l'image du MMA en Tchéquie selon le commentateur Michal Petrgál.
Au terme d'un combat dantesque, le Tchèque Jiří (Jirka) Procházka a remporté dimanche le titre de champion UFC contre le brésilien Glover Texeira. En sang, arcade sourcillière éclatée par la violence des coups, son état à la fin du 5e et dernier round reflète la violence du MMA (Multi Martial Arts), qui gagne toujours plus en popularité. Le premier Tchèque titré à l'UFC a été reçu comme une star à Brno mardi. Michal Petrgál commentait ce match pour la chaîne Premier Sport.
Qu'avez-vous ressenti en commentant un moment historique pour les fans tchèques de MMA ?
Michal Petrgál : « J'avoue que c'était proche de la crise cardiaque pour nous commentateurs. Les émotions étaient un peu plus là, car on a senti que le match n'était pas seulement pour Jiří Procházka, mais pour tout le pays. Je ne me suis même pas assis lors du dernier round. »
Le match aurait pu se terminer dans chacun de ces cinq rounds. Que pensez-vous du fait que Procházka ait finalement battu l'adversaire d'une manière plutôt inhabituelle pour lui ?
« C'était inhabituel non seulement pour Jirka, mais aussi pour Teixeira, car sa plus grande arme est l'étranglement. Cela a simplement surpris tout le monde que Jirka l'ait fait. J'étais un peu inquiet, car quand le Brésilien a donné un coup de coude à Procházka, j'ai eu peur que le médecin arrête le match. Heureusement, Glover a commis une erreur au cinquième tour et ça a profité de Jirka pour finalement gagner. »
Que peut signifier un tel succès - le titre de champion UFC - pour la République tchèque ?
« Maintenant, non seulement pour le monde entier nous sommes un pays qui a généré un ou deux lutteurs, mais nous pouvons avoir de très grands talents ici. Je comparerais cela à la façon dont Jaromír Jágr a fait ce qu'il a fait dans la LNH. Cela augmentera considérablement le crédit de la République tchèque et la scène nationale du MMA progressera. Ce ne sera plus dans la phase préhistorique, quand beaucoup de gens en République tchèque voyaient le MMA en lien avec des videurs, un sport de bourrin provincial, que ce n'est pas un sport et ainsi de suite. Le parcours de Jiří Procházka, la façon dont il y pense, nous aidera à nous débarrasser de ces préjugés. »
Comment expliquez-vous que l'UFC lui ait offert le match pour le titre dès sa troisième apparition ? Ont-ils vu un tel potentiel en lui ?
« Certainement oui, son parcours au Japon a impressionné et il est devenu champion. Il a dit que lorsqu'il est allé à l'UFC, il voulait monter directement, mais il voulait venir en tant que champion d'ailleurs et devenir champion là aussi. Bien sûr, la direction de l'UFC le suit depuis longtemps. Dans le même temps, Procházka a rejeté l’offre de contrat avec l'UFC à plusieurs reprises auparavant, car il affirmait qu'il n'était pas encore prêt et voulait se faire un nom au Japon. Le simple fait qu'il ait refusé l'UFC montre qu'ils s'intéressaient énormément à lui, et donc on lui a proposé deux anciens challengers au titre (le Suisse Volkan Oezdemir et l'Américain Dominick Reyes - ndlr). L'UFC a alors organisé l’affaire et Jirka Procházka a parfaitement rempli son rôle ».
Des milliers de personnes peuvent être vues sur les images de Brno, avez-vous déjà imaginé qu'en République tchèque, il pourrait arriver qu’un athlète MMA soit accueilli par une foule de fans sur une place aussi bondée ?
« Nous pensions que cela pourrait arriver si un lutteur tchèque réussissait à remporter un titre à l'UFC. C'est arrivé et j'ai été très agréablement surpris. En plus, Jirka a réussi dans un tel match et dans la façon dont il a réussi à gagner, l'accueil était tout à fait approprié et je pense que ce n'est que le début. »
