Un auteur roumain remporte le prix Magnesia Litera

Trois centaines de livres de 110 éditeurs ont pris part au concours littéraire tchèque Magnesia Litera de cette année. Les prix des meilleurs ouvrages ont été remis aux lauréats du concours, ce dimanche, dans la grande salle de la Bibliothèque municipale de Prague.

Le concours est organisé depuis six ans par l'association civique Litera. Le critique et théoricien de littérature Vladimir Karfik, membre du comité de l'association, souligne les spécificités de Magnesia Litera :

« Le prix Magnesia Litera a été créé pour faire concurrence aux prix littéraires officiels qui appréciaient, certes, les qualités de l'oeuvre, mais n'avaient pas trop d'impact sur les ventes du livre et sa situation sur le marché. Ce prix est conçu tout à fait différemment sur une large collaboration entre les libraires et les médias, et c'est pourquoi il a acquis une grande importance pour le tirage des livres et pour l'intérêt que ces livres suscitent chez les lecteurs. Il ne s'agit donc pas d'un prix officieux. Le nombre de maisons d'édition et de livres participant au concours augmente toujours et dans toutes les catégories. Cette fois, il a augmenté dans la catégorie de la prose. Pour la première fois, nous avons aussi créé la catégorie de littérature journalistique sans que cela ait diminué le nombre de livres dans la catégorie de littérature de vulgarisation scientifique. »

David Zabransky,  photo: CTK
C'est un ouvrage roumain qui a remporté le Prix du livre de l'année 2006 ainsi que le Prix du meilleur livre traduit en tchèque. Il s'agit du roman « Simion l'ascensoriste » de l'écrivain Petru Cimpoesu. Cette fable moderne qui ne manque pas de verve satirique amène le lecteur dans l'univers clos d'un HLM en Moldavie dont les habitants sont un spécimen de la société roumaine de l'époque « post-Ceausescu ». Le jeune auteur tchèque David Zabransky a remporté le Prix de la découverte de l'année avec son roman intitulé « Faiblesse pour chaque autre plage ». L'ouvrage a été très bien reçu par la critique qui remarque une certaine parenté entre le style de cet écrivain et celui de Milan Kundera.
Radka Denemarkova,  photo: CTK
Le prix de la prose a été attribué à Radka Denemarkova pour son roman « L'argent d'Hitler ». Cette histoire tragi-comique met en scène une femme à qui ses origines à la fois tchèques, allemandes et juïves, ont terriblement compliqué la vie et qui, un demi-siècle après, n'arrive toujours pas à assouvir sa soif de la justice.

Dans la nouvelle catégorie de littérature journalistique, le jury a distingué l'ouvrage de Petra Dvorakova intitulé « Les rêves transformés », qui réunit des entretiens avec des personnes marquées par la foi chrétienne et notamment la religion catholique. Enfin, le Prix des lecteurs a été remporté par le roman « Grand-hôtel » de Jaroslav Rudis, auquel Radio Prague avait déjà consacré sa rubrique « Rencontres littéraires », le 9 décembre dernier.