Un autre soldat tchèque est mort en Afghanistan
Un soldat tchèque est mort et deux autres ont été gravement blessés lundi en Afghanistan, a fait savoir l’Armée tchèque, qui opère sur place dans le cadre de la mission de l’OTAN depuis 2002. L’attaque est survenue sur la base aérienne de Shindand, dans la province d’Herat, dans l’ouest du pays. Même s’ils n’en sont pas toujours la cible, il s’agit néanmoins de la troisième attaque dont ont été victimes les soldats tchèques ces trois derniers mois.
« C’était une attaque inattendue et sans précédent qui provenait de nos propres rangs alliés, dont l’auteur est un soldat afghan. Nous ne quitterons pas l’Afghanistan pour autant, notre mission s’y poursuivra. Trente-neuf pays sont engagés dans la Mission Resolute Support de l’OTAN, et il en restera ainsi. »
Il y a une semaine de cela, cinq autres soldats tchèques avaient aussi été blessés, victimes, eux, d’une attaque contre une patrouille toujours à proximité de la base de Bagram. Les assaillants avaient utilisé un véhicule civil chargé d’explosifs qui avait été projeté sur un véhicule blindé. Cette fois, la nature de l’agression diffère, comme l’a confirmé le chef de l’Etat-major de l’Armée tchèque, Aleš Opata :
« L’attaque a été proférée à l’aide d’un fusil d’assaut de type M14 à une distance de 80 à 100 mètres. Je tiens à souligner que nos soldats se trouvaient à l’intérieur de la base protégée et qu’ils portaient tous les équipements de sécurité possibles comme s’ils se trouvaient à l’extérieur de la base. »Toujours selon Aleš Opata, l’attaque ne visait pas directement les soldats tchèques, mais plutôt les forces de l’OTAN dans leur ensemble. A Prague, mardi, certains députés ont néanmoins appelé à un retrait des troupes tchèques en Afghanistan. Actuellement, quelque 350 militaires y sont engagés, essentiellement à Bagram donc mais aussi à Kaboul. Pour le ministre de l’Intérieur, le social-démocrate Jan Hamáček, une remise en question de l’engagement tchèque n’est toutefois absolument pas à l’ordre du jour. Selon lui, les soldats tchèques, qui participent à la formation des forces de sécurité locales, ont surtout d’abord besoin du soutien de tous :
« Les soldats engagés ont vraiment besoin de sentir que leur mission a un sens. Remettre en cause cet engagement, comme le font certains politiques, est la pire des choses. Les soldats effectuent une mission qui est en rapport direct avec la sécurité de notre pays. Ce sont eux qui forment les forces afghanes qui seront ensuite chargés d’assurer la sécurité dans leur pays. »Pour rappel, un peu plus de 3 550 soldats étrangers, dont près de 2 500 américains, sont morts depuis 2001 et la décision prise par les Etats-Unis d’envahir l’Afghanistan. L’Armée tchèque, elle, y a perdu quatorze de ses hommes. Et si l’année 2014 reste la plus noire avec cinq pertes, 2018 pourrait bien l’être encore un peu plus au rythme où vont les choses ces derniers temps.