Un bilan tchèque record aux Jeux de Sotchi, mais aussi bien plus encore

Photo: ČTK

« C’est le meilleur résultat de notre histoire aux Jeux olympiques d’hiver, nous ne pouvons être que satisfaits. » Prononcés samedi soir, veille de la cérémonie de clôture, dans les studios de la Télévision tchèque installés à Sotchi, ces mots étaient ceux de Jiří Kejval, président du Comité olympique tchèque. Effectivement, avec huit médailles, dont deux d’or avec Martina Sáblíková sur 3 000 mètres en patinage de vitesse et Eva Samková en snowboard cross, la République tchèque a bouclé ses Jeux olympiques d’hiver les plus prolifiques.

Photo: ČTK
« Au sein du comité olympique, avant l’ouverture des Jeux, il y en avait quelques-uns, les plus optimistes, qui prétendaient que nous remporterions une dizaine de médailles. D’autres plus nombreux, un peu plus pessimistes, ou réalistes c’est selon, pensaient plutôt à quatre, voire cinq médailles. Personnellement, je pensais que faire au moins aussi bien qu’à Vancouver serait déjà pas mal. Alors, huit médailles, c’est bien au-dessus de nos attentes. »

Tous ces résultats ont permis à la République tchèque de terminer à une très honorable quinzième place au classement par nations. Mais cette quinzaine olympique n’a pas seulement été une réussite en termes de podiums. Au-delà du bilan comptable, qu’il convient toujours de relativiser selon la population, la taille, les traditions ou encore les moyens notamment économiques des différents pays du monde, ces Jeux de Sotchi auront été marqués, côté tchèque, par deux grands phénomènes : le biathlon et le snowboard. Cinq des huit médailles ont été décrochés en biathlon, une discipline pourtant presque inexistante en République tchèque il y a encore quelques années de cela. Le président du comité olympique se félicite de cette nouveauté :

Jiří Kejval,  photo: Šárka Ševčíková,  ČRo
« Je pense que le biathlon a été un peu une découverte pour les téléspectateurs tchèques. C’est une discipline très attractive qui présente un gros avantage par rapport au ski de fond par exemple, à savoir que l’on sait rarement qui va gagner dès la mi-course. Il suffit d’un ou deux tirs ratés ou au contraire d’un sans-faute pour que le classement soit complétement modifié. Je pense que c’est une discipline qui va connaître un gros boom dans notre pays dans les années à venir. Et c’est exactement ce que nous voulons. Pour nous, le plus important n’est pas forcément de trouver un nouveau champion olympique. En revanche, ce qui l’est, c’est que le maximum d’enfants ait envie de faire du sport. Et bien sûr, plus les enfants seront nombreux, plus nous aurons de chances de découvrir de nouveaux talents et mieux ce sera pour le sport de haut niveau. »

Il a suffi de voir le monde affluer durant les deux semaines de compétition au Parc olympique installé à proximité du centre de Prague (http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/milos-zeman-a-sotchi-pour-sablikova-mais-aussi-pour-poutine-et-le-president-chinois) pour mieux comprendre l’engouement qu’ont suscité ces Jeux de Sotchi en République tchèque. Et pour Jiří Kejval, c’est peut-être bien là la plus belle victoire de cette quinzaine olympique :

« Le plus intéressant est qu’aujourd’hui, les millions de téléspectateurs ne regardent plus seulement le hockey sur glace, qui est notre sport national en hiver. Ils s’intéressent aussi au biathlon, au patinage de vitesse ou au snowboard cross le dimanche matin. Qui connaissait ce sport il y a encore un an ou deux de cela ? Aujourd’hui, des millions de Tchèques savent ce que c’est, nous avons une championne olympique et les enfants à Prague s’amusent à s’essayer au snowboard en se dessinant une moustache sous le nez comme Eva Samková. C’est vraiment l’effet positif de ces Jeux et j’espère qu’ils continueront à inspirer les jeunes. »