Un déficit record pour les communes tchèques, mais pas forcément inquiétant

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Comme l’Etat, les communes tchèques ont connu une année difficile en 2009. Leurs revenus ont diminué tandis que leurs dépenses ont augmenté. Le résultat est le plus important déficit jamais enregistré ces vingt dernières années. Mais la situation ne serait pas aussi inquiétante qu’elle en a l’air. Leur déficit a en effet augmenté moins vite que celui des finances publiques et les dépenses ont en grande partie été consacrées à des investissements qui devraient permettre le développement des communes à l’avenir.

Le déficit total des communes tchèques, à l’exception de Prague, s’est élevé à 14 milliards de couronnes (550 millions d’euros) en 2009. Il s’agit d’un montant record depuis 1990 et d’une augmentation de 14 % par rapport à 2008, et même de 21 % pour l’ensemble des communes rurales. En moyenne, ce déficit représente une somme de près de 6 000 couronnes (235 euros) par habitant. Tels sont quelques-uns des principaux chiffres à retenir de l’analyse réalisée par Czech Credit Bureau et dont les résultats ont été communiqués mardi. Manager de la société, Jan Cikler explique les principales raisons de cette augmentation de l’endettement d’ensemble :

« La première cause est la baisse des recettes fiscales, qui s’est élevée à environ 11 %, principalement en raison de la crise. Mais bien entendu les recettes fiscales ne sont pas la seule raison de la détérioration de la gestion des communes. Il y a eu également une augmentation des dépenses, de 9 % en moyenne. Il convient cependant de regarder la structure de ces dépenses, car on remarque qu’il y a eu une forte augmentation des dépenses en capital qui ont été en grande partie couvertes par des subventions. Or, ces dépenses en investissement sont planifiées sur le long terme. Pour cela il y a des subventions de prévu, et il n’est pas possible de les arrêter d’une année à l’autre. »

Photo: Commission européenne
Sans les subventions, d’un volume supérieur de 12 % à celui de 2008, le déficit total des communes tchèques en 2009 aurait donc été encore plus important. Mais sans ces subventions, la part des dépenses en capital n’aurait sans doute pas non plus augmenté de 3 % pour représenter 31 % des dépenses totales effectuées par les communes. Un chiffre que Czech Credit Bureau analyse positivement, ces dépenses devant permettre notamment de soutenir les entrepreneurs dans les régions et d’empêcher ainsi les suppressions d’emplois.

Surtout, même si la croissance de l’endettement des communes tchèques a été relativement importante, avec 14 % elle reste cependant assez nettement inférieure à celle des finances publiques, qui ont augmenté de 18 %. Enfin, autre donnée plutôt rassurante, seules 45 du total des 6 238 communes sont aujourd’hui dans l’incapacité de rembourser leurs dettes.