Un député devrait perdre son immunité pour ses actes sous le régime communiste
L'immunité parlementaire est une chose un peu sacrée. Pourtant, des députés ont perdu cette immunité dans certains cas, ivresse au volant, corruption ou autres délits. Pour la première fois, le parquet demande de lever l'immunité d'un député en raison des actes qu'il aurait commis sous le régime communiste. Alain Slivinsky.
« La Commission des mandats et des immunités a reçu la demande du procureur de Liberec sur la poursuite en justice du député Vondruska. Il devrait s'agir d'une affaire d'abus de pouvoir, dans le centre de détention de Minkovice, dans les années quatre-vingts. Il est trop tôt, actuellement, pour que je puisse commenter cette affaire ou savoir comment elle se terminera. »
Un peu de burlesque dans cette affaire : le député Josef Vondruska est lui-même membre de la Commission des mandats et des immunités. Il devra donc quitter la salle, lorsque que cette commission votera pour ou contre la levée de son imunité parlementaire. Aucune information sur l'identité des anciens prisonniers qui ont porté plainte n'a filtré. Les médias parlent surtout d'anciens opposants au régime communiste qui avaient d'ailleurs déjà exprimé leur mécontentement dans les médias sur le fait qu'un ancien gardien d'une prison communiste qui maltraitait les détenus, puisse être, aujourd'hui, député dans un pays démocratique. La majorité des députés de la droite représentée par le Parti civique démocrate, mais aussi les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates sont pour la levée de l'immunité parlementaire de Vondruska. Comme l'affirme Jiri Paroubek, leader de la social-démocratie : « Il ne s'agit plus de corruption ou d'accident de la route, mais de la torture de personnes emprisonnées. ». Du côté des communistes, l'heure est à la réflexion, car il faut d'abord que « les organes du parti prennent connaissance de la cause... »