Un documentaire tchèque sur le Kosovo provoque le débat

'Le Kosovo volé'

Dimanche soir en prime-time, la télévision publique tchèque a diffusé un documentaire intitulé « Le Kosovo volé ». Un film très controversé qui relate les événements du point de vue serbe. Prague a reconnu l’indépendance du Kosovo en mai dernier, mais le sujet reste sensible.

'Le Kosovo volé'
« Le Kosovo volé » avait créé la polémique avant même sa diffusion. Accessible sur internet, le film a mis du temps à être validé par la télévision tchèque, qui s’est finalement décidée à organiser une soirée thématique, en diffusant juste après un documentaire français pour donner « un autre point de vue ».

'Le Kosovo volé'
Réalisé par le Tchèque Václav Dvořák, « Le Kosovo volé », comme son nom l’indique, n’est pas un film dans lequel les Serbes seraient les méchants et les Albanais les victimes, ce serait même plutôt l’inverse.

Le réalisateur s’emploie à montrer comment les « terroristes » de l’Armée de Libération du Kosovo (UCK) ont commis les pires crimes contre toutes les ethnies présentes au Kosovo, Serbes, Roms, Ashkali et autres. Des crimes restés impunis et commis selon Václav Dvořák par des hommes aujourd’hui aux commandes du Kosovo, le Premier ministre Hashim Thaci en tête. De l’autre côté, Belgrade aurait été victime d’un bombardement appelé « humanitaire » et la KFOR a failli à sa mission. Extrait :

'Le Kosovo volé'
« Le retour progressif des réfugiés au Kosovo est une épine dans le pied des séparatistes albanais : en mars 2004 ils organisent de grands pogroms. De nouveau, les extrêmistes albanais se servent de femmes et d’enfants comme bouclier humain. De nouveau, ils brûlent et tuent... »

Le réalisateur à qui a été reproché son manque d’objectivité a éprouvé quelques difficultés à défendre son point de vue. « Ceux qui ont fait des films sur l’Holocauste ne sont pas allés interviewer les nazis », a t-il notamment déclaré.

'Le Kosovo volé'
Au cours du débat qui a suivi la diffusion de ce documentaire, les intervenants tchèques se sont accordés pour comparer l’indépendance du Kosovo aux Accords de Munich de 1938, autrement dit une erreur aux conséquences tragiques de la part de la communauté internationale.

Pour Jiri Dienstbier, ancien envoyé spécial de l’ONU en ex-Yougoslavie, le fait que le gouvernement tchèque ait pris la décision de reconnaître le Kosovo dans la ville de Teplice, dans les anciennes Sudètes, est plus que symbolique. Aujourd’hui, selon le dernier sondage, moins d’un Tchèque sur trois approuve cette décision.