Un écrivain français aimé par les Tchèques

Robert Merle, photo: CTK

La littérature française vient de perdre le romancier Robert Merle. Cette perte est vivement ressentie par les innombrables lecteurs que cet écrivain avait en République tchèque.

Robert Merle,  photo: CTK
La popularité d'un écrivain est facilement mesurable par le nombre de livres qu'il a publiés. Selon ce critère, Rober Merle était et reste encore très populaire en Tchéquie. Si vous entrez aujourd'hui dans n'importe quelle librairie tchèque, vous y trouverez sans doute plusieurs traductions tchèques de romans de cet auteur. On peut même dire qu'il était l'un des écrivains français les plus souvent traduits en tchèque dans la seconde moitié du XXème siècle. Les lecteurs tchèques aiment ces romans inspirés de l'histoire ancienne et récente, mais ils savent apprécier aussi ses oeuvres d'anticipation dont Malevil et Un animal doué de raison.

On le connaît bien donc mais on sait moins que Robert Merle connaissait aussi Prague, la Tchéquie et sa littérature. Dans un entretien accordé à l'écrivain Jiri Zak, Robert Merle déclarait connaître très bien les oeuvres de Karel Capek ainsi que celles de Milan Kundera et de Vaclav Havel. La littérature tchèque lui semblait exceptionnellement riche. Il se souvenait aussi d'un épisode vécu lors d'une randonnée à la campagne tchèque. Dans une auberge de village il a rencontré un paysan qui avait lu Balzac et était capable de parler de ses romans. Robert Merle considérait cet épisode comme la preuve du niveau culturel élevé de simples gens à la campagne tchèque. Il s'est rendu aussi plusieurs fois à Prague, qui était pour lui une ville magnifique, ville à plusieurs visages. Un de ces visages lui semblait un peu germanique, ce qui ne l'empêchait pas d'adorer les promenades dans le quartier de Mala Strana et sur le pont Charles. Il devait être également sensible aux aspects historiques de la capitale tchèque. L'histoire était d'ailleurs une des sources principales de son oeuvre. Elle était pour lui un miroir reflétant le temps présent et démontrant que l'homme ne change pas. Il considérait l'histoire comme une nourriture de sa fantaisie. Désormais, il fait, lui aussi, partie de l'histoire, mais pour ses lecteurs du monde entier, dont ses lecteurs tchèques, il reste toujours étonnamment présent.