Un face-à-face avec l’art vidéo au Rudolfinum

Photo: Galerie Rudolfinum

Au premier étage du Rudolfinum, dans de grandes salles plongées dans la pénombre, des écrans de télévisions ont pris la place des tableaux. Le musée accueille en effet une exposition d’art vidéo consacré au visage.

Photo: Galerie Rudolfinum
L’art vidéo, qui dérive de l’art filmographique, apparaît au milieu des années 1960. L’exposition présente 18 travaux d’artistes internationaux, des débuts de l’art vidéo jusqu’à nos jours.

Ladislav Kesner, commissaire de l’exposition « Faces » (Visages), rappelle les origines de ce courant :

Photo: Galerie Rudolfinum
« Depuis le milieu des années 1960, au moment de la démocratisation de la caméra, les premiers artistes ont beaucoup expérimenté avec les images réelles et les images télévisées. La plupart des œuvres de l’art vidéo ont été créées pour des moniteurs de télévision. »

Le thème de l’exposition reprend un thème traditionnel de l’art visuel, la représentation du visage. Les genres du portrait et de l’autoportrait dédiés à l’étude de la figure humaine sont repris dans l’art vidéo et y occupent une place centrale. Cette pratique artistique propose un nouveau regard sur le rapport à soi qui passe par les réflexions sur l’identité, les émotions, les expressions du visage et la représentation de l’esprit.

Marina Abramović,  photo: Netherlands Media Art Institute Amsterdam
Au fil de l’exposition, le visiteur découvre différentes manières d’interpréter un visage en mouvement : le visage peut être le lieu d’un récit de vie, comme chez Marina Abramović qui propose plusieurs séquences de vie sur une période d’une trentaine d’années. Fiona Tan, elle, se penche sur l’être intime qui émane d’un visage en présentant de jeunes Japonaises participant à un rite de passage à l’âge adulte. Peter Weibel anime quant à lui le visage du Christ tel qu’il est représenté par Piero Della Francesca et le visage du poète autrichien Nikolaus Lenau à l’aide d’une superposition avec son propre visage, qui n’est pas sans rappeler l’autoportrait à la fourrure d’Albrecht Dürer. Douglas Gordon tout comme son homonyme inversé Gordon Douglas, réalisateur de « Frankenstein », s’intéresse à la transformation et au monstrueux dans une installation sur le thème du double dans ‘Dr Jekyll et Mr Hyde’. Ladislav Kesner nous en dit plus :

Dr Jekyll et Mr Hyde,  photo: Galerie Rudolfinum
« Dans cette vidéo au ralenti, ‘Confessions’ Douglas Gordon a choisi trois séquences en noir et blanc du film ‘Dr Jekyll et Mr Hyde’ réalisé par Rouben Mamoulian en 1931. Il montre sur deux écrans une image et son négatif. Ce dernier est d’ailleurs diffusé à l’envers. »

L’exposition « Faces : The Phenomenon of Face in Videoart » (Visages : Le phénomène du visage dans l’art vidéo) se tient actuellement au Rudolfinum et ce jusqu’au 16 septembre. Plus d’informations sur : www.galerierudolfinum.cz