Un gouverneur controversé pour la Banque nationale tchèque
Le Président tchèque, Vaclav Havel, a décidé de nommer un nouveau gouverneur de la Banque nationale tchèque. Ce sera Zdenek Tuma, vice-gouverneur actuel de la banque. Cette décision a provoqué un tollé dans l'élite politique tchèque. Vaclav Richter.
Récemment, le Premier ministre, Milos Zeman, a qualifié Zdenek Tuma de "malheur pour l'économie tchèque". De même, le président de la Chambre des députés, Vaclav Klaus, considère l'intention du Président Havel comme malheureuse. Vaclav Klaus reproche, en plus, au Président de profiter de la dernière possibilité pour nommer le gouverneur conformément à une loi qui va être bientôt abolie. Selon un amendement de la loi, qui entrera en vigueur au début de l'année prochaine, la nomination du gouverneur de la Banque ne sera plus dans les compétences du Président mais dans celles du gouvernement. Pourquoi une telle résistance contre un homme dont les qualités professionnelles éveillent le respect dans les milieux des finances? On sait que Zdenek Tuma est partisan de la politique monétaire restrictive. Récemment, il a déclaré que, face à la croissance économique tchèque, la banque centrale sera obligée de raffermir sa politique monétaire. Cela veut dire que la banque prépare une augmentation des taux d'intérêt sur le marché interbancaire et que la monnaie sera plus chère. Milos Zeman et Vaclav Klaus estiment, cependant, qu'une telle stratégie serait désastreuse pour l'économie tchèque qui reprend haleine, après la stagnation des dernières années. Selon Vaclav Klaus, c'était la banque centrale qui a provoqué, par sa politique restrictive, la dépression des années 1997-1999, et Milos Zeman, lui, est convaincu que la croissance des taux d'intérêt, en 1996, a bloqué la croissance économique en République tchèque. Malgré ces opinions négatives, le Président Havel n'entend pas renoncer à son candidat à la direction de la Banque nationale tchèque. Le nouveau gouverneur risque donc de se heurter, dès le début, à la résistance des hommes politiques influents. Sa position sera d'autant plus difficile que, désormais, le budget de la banque centrale doit être approuvé par le Parlement.