Un hiver pas comme les autres

Photo: CTK
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Cette année, la République tchèque vit un drôle d'hiver, probablement l'hiver le plus chaud que le pays ait connu depuis plus de quarante ans. La réalité tchèque n'est pas très différente de ce que vivent actuellement les autres pays européens, on en a pourtant retenu quelques éléments intéressants.

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Presque pas de neige, sinon très peu en montagne, des températures diurnes au-dessus de dix degrés - près de 14 degrés prévus pour ce mercredi - pissenlits et primevères en fleur. Et des perspectives météorologiques semblables jusqu'à la fin du mois de janvier. Telle est l'image qu'offre ce mois de janvier qui se veut le mois le plus froid de l'année. Cette façon de l'hiver a ses perdants et ses gagnants. Comme dans toutes les régions où le ski est un sport populaire, et la Tchéquie en est une, ce sont les exploitants de télé-skis et d'hôtels en montagne qui sont les premiers touchés par ces caprices climatiques. Une situation compliquée, aussi, pour les écoles primaires et secondaires habituées à organiser des cours de ski obligatoires pour leurs étudiants. Et les gagnants ? Tous ceux qui apprécient les économies en énergie et en chaleur, les investisseurs et les entrepreneurs dans le bâtiment, les sans-abri... Et le gibier. Après une saison hivernale particulièrement rude, en 2006, où la neige couvrait le territoire de novembre jusqu'à la fin mars, les animaux ne souffrent pas, pour une fois, de pénurie.

Ouvertement inquiets sont en revanche les experts en climatologie. Pour Vaclav Cilek, cet hiver prouve que le changement de climat n'est pas un processus à prévoir, mais un processus que nous vivons déjà, avec tout un éventail d'extrêmes météorologiques à attendre. « Les inondations ne nous toucheront plus tous les quarante ans, mais tous les huit ans », déclare-t-il dans l'hebdomadaire Respekt. Pourtant, l'inquiétude des climatologues ne semble pas être partagée par une grande partie de la société tchèque ou les politiques. Pour Cilek, ce n'est guère étonnant au moment où le chef de l'Etat caractérise le phénomène du réchauffement global comme « l'erreur la plus tragique de l'humanité ». Toutefois, un débat sérieux sur ce problème n'épargnera pas, tôt ou tard, la République tchèque. Pourquoi ? Vaclav Cilek est laconique : « Elle n'aura pas d'autre choix ».