Un jeune directeur administratif vient à la rescousse de la Philharmonie tchèque

David Mareček, photo: CTK

Depuis des années l’Orchestre philharmonique tchèque cherche en vain la stabilité et le calme nécessaires pour son travail. Depuis la chute du communisme en 1989, les polémiques acerbes sur la situation de cet orchestre et les mises en cause de ses différents directeurs musicaux et administratifs ne cessent d’alimenter la chronique et de nuire au travail de cette formation considérée pourtant toujours comme le meilleur orchestre symphonique du pays. Ces jours-ci un nouvel espoir pour la Philharmonie tchèque pointe à l’horizon. Elle aura un nouveau directeur administratif.

David Mareček,  photo: CTK
Dans le passé la Philharmonie tchèque a été dirigée par les plus grands chefs d’orchestre tchèques. Václav Talich, Karel Ančerl, Rafael Kubelík et Václav Neumann ont imprégné l’orchestre de leur griffe et lui ont donné sa sonorité typique et sa renommée internationale. Par contre les deux dernières décennies ont été une période d’incertitude dans l’existence de l’orchestre. Rien qu’au cours de l’année écoulée sa direction administrative a changé trois fois, provoquant la grogne des musiciens. David Mareček, vainqueur du concours lancé par le ministère de la Culture, promet cependant d’être un directeur différent, un homme dont l’orchestre a vraiment besoin. Malgré son relatif jeune âge, il n’a que 34 ans, il a déjà fait ses preuves en tant que chef administratif de la Philharmonie de Brno qui a connu, grâce lui, une des meilleures périodes de son existence. Aujourd’hui, le ministère l’appelle à la rescousse du célèbre orchestre pragois. Et c’est ainsi qu’il voit les tâches principales qui l’attendent :

« La recherche du nouveau directeur musical. C’est évident. Dans le domaine du management c’est un accent mis sur le marketing et la présentation. Mais il y a toute une série d’autres points, comme la formation des musiciens de la Philharmonie par exemple sous la forme de l’Académie orchestrale c’est-à-dire une initiative pour donner une occasion de se présenter aux meilleurs jeunes instrumentistes. »

Le futur directeur espère inscrire l’orchestre dans le contexte international et lui permettre de coopérer avec d’autres formations prestigieuses :

David Mareček et le ministre de la Culture,  Jiří Besser,  photo: CTK
« J’aimerais nouer une coopération systématique avec quelques unes des grandes formations étrangères comme par exemple l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, l’Orchestre philharmonique de Berlin ou une autre formation de ce genre. Je pense que sur le plan artistique et aussi dans le domaine du management musical cela pourrait être profitable à la Philharmonie tchèque et faire plaisir à ses musiciens. »

David Mareček ne recule pas non plus face au problème de la rémunération insuffisante, source des rapports conflictuels entre l’orchestre et le ministère de la Culture :

« L’un des points principaux est aussi la situation des musiciens d’orchestre c'est-à-dire leur appréciation sociale et financière. Je crois que c’est un point que partage la majorité des personnes concernées et c’était finalement aussi un des éléments principaux de la conception de l’ancien directeur administratif de la Philharmonie, Vladimir Darjanin. Je pense donc que le nouveau directeur devrait aussi imposer sans concessions une meilleure rémunération des musiciens de l’orchestre. »

Il ne sera pas facile de trouver des moyens supplémentaires dans le budget du ministère de la Culture amaigri par la crise. David Mareček est sans doute conscient que c’est une des plus grandes épreuves que son nouveau poste lui réserve. Il entrera en fonction le 1er février prochain.