Un Marathon de Prague sans record, mais un succès qui ne se dément pas

Nicholas Kemboi, photo: CTK

Comme chaque deuxième week-end de mai depuis désormais dix-neuf ans, le Marathon de Prague a été couru dimanche. Et comme toujours ces dernières années, cette 19e édition a d’abord de nouveau été un grand succès populaire.

Nicholas Kemboi,  photo: CTK
Comme cela est devenu une tradition, un peu plus de 9 500 coureurs à pied, capacité maximale, ont participé dimanche au XIXe Marathon de Prague. A la différence des dernières éditions, ce Marathon 2013 n’a été marqué par aucun record. Chez les hommes, le Qatari Nicholas Kemboi s’est imposé en 2h08’51’’. Le coureur d’origine kényane, qui ne courait dans la capitale tchèque que le troisième marathon de sa carrière, a certes devancé d’une quarantaine de secondes son premier poursuivant, l’Ethiopien Girmay Birhanu, mais n’a pas menacé le record du parcours, qui remonte à 2010 avec les 2h05’39’’ du Kényan Eliud Kiptanui.

Caroline Rotich,  photo: CTK
Chez les femmes, c’est une autre Kényane, Caroline Rotich, qui a franchi la première la ligne d’arrivée après 2h27’00’’ de course, soit un temps plus lent de 4 secondes que le record établi l’année dernière.

Bref, pas de record battu par les coureurs élite, mais de nouveau une participation massive des amateurs puisque, comme pour les plus grands marathons dans le monde, tous les dossards mis à disposition par les organisateurs avaient été vendus bien avant la tenue de la course. Directeur du marathon des Alpes-Maritimes Nice-Cannes et membre de l’Association internationale des marathons et des courses sur route (AIMS), Bruno Boukobza nous avait expliqué ce qui, selon lui, faisait le succès de Prague lorsque nous l’avions rencontré à l’automne dernier :

« Globalement, Prague est une exception. La République tchèque est vraiment un pays à dimension ‘humaine’. Faire 10 000 coureurs sur le marathon et être en augmentation perpétuelle sur le semi-marathon et le 10 kilomètres prouve que l’on est en plein dans un sport de masse. On est dans une évolution positive et il est évident que, aujourd’hui, Prague doit montrer aux autres villes ce qu’il est possible de faire.

Photo: CTK
Et même nous, en France, nous devons nous inspirer de ce qui se fait ici, car ce succès ne concerne pas seulement pas la ville de Prague, mais l’ensemble de la République tchèque avec le circuit RunCzech (organisation par PIM durant le reste de l’année d’un semi-marathon dans trois autres villes du pays : České Budějovice, Olomouc, Ústí nad Labem, auxquelles s’ajoutera Karlovy Vary à partir de 2013). Ce circuit est parfaitement pensé et permet de progresser chaque année. Tout le monde progresse, certes, mais là, il y a un vrai professionnalisme. Car, aujourd’hui, on parle de sport, de tourisme et de professionnalisme. Mettre 10 000 coureurs sur la route, ce n’est quand même pas facile. Ca peut même parfois être dangereux. Il faut d’ailleurs être à moitié fou pour le faire, car on n’est pas sur un court de tennis, où les spectateurs sont assis. Là, on est en présence de gens qui pratiquent. Et c’est vrai que Prague constitue un exemple de technicité et de qualité dont de nombreux organisateurs, même de courses plus prestigieuses, pourraient s’inspirer. »

Prague, un modèle donc pour d’autres marathons dans le monde qui fêtera son 20e anniversaire l’année prochaine.