Le semi-marathon de Prague a fait son grand retour
Samedi 2 avril, une dizaine de milliers de coureurs ont envahi les rues de la capitale pour participer au semi-marathon de Prague. La victoire est revenue à Keneth Kiprop Renju chez les hommes et à Nesphine Jepleting chez les féminines. Au-delà de la performance, cette course a été un véritable succès populaire.
Il est un peu plus de 9 heures, le ciel est couvert, un froid intense et un vent puissant balayent la place Jan Palach. Des milliers de coureurs et spectateurs emmitouflés attendent avec impatience le départ. Contraste saisissant : les athlètes professionnels opèrent leurs derniers réglages au chaud, dans le hall du Rudolfinum. Des stands alimentaires, de boissons, des boutiques éphémères et des arches à l’effigie des différents sponsors recouvrent la place.
Les athlètes élites gênés par le vent
À 10 heures, le départ est donné. Une dizaine de milliers de coureurs dévalent la rue Křižovnická en direction du pont Charles et la rivière. Le circuit suit dans sa quasi-totalité la Vltava, l’objectif étant de proposer le parcours le plus rapide possible. Dès le cinquième kilomètre, un groupe de huit athlètes kenyans se forme en tête de course. Cinq kilomètres plus tard il n’en reste plus que la moitié. La victoire se dispute entre Keneth Kiprop Renju et Philemon Kiplimo Kimaiyo, tous les deux au coude à coude jusque dans les derniers hectomètres. C’est finalement le premier cité qui s’impose en 59 minutes et 38 secondes, distançant son compatriote sur le pont Mánes, à quelques centaines de mètres de l’arrivée.
En conférence de presse d’après course, le vainqueur du semi-marathon a expliqué que le vent l’avait empêché d’aller plus vite :
« C’était une magnifique course. Un parcours très rapide, mais c’était très venteux à partir du sixième kilomètre. »
Chez les féminines, Nesphine Jepleting et Irene Chepet Cheptai se sont détachées du groupe de tête aux alentours du dixième kilomètre. Jepleting prend ensuite seule la tête de la course à quatre kilomètres de l’arrivée. Elle boucle la distance en 1 h 06 min 57 s.
Avec un chrono d’une heure et quatre minutes, Jiří Homoláč est le premier Tchèque à franchir la ligne d’arrivée. Hana Homolková termine elle en 1 h 20 min 36 s. La veille, Jiří Homoláč confiait vouloir réaliser un chrono d’une ou deux minutes plus rapide, mais le vent a eu raison de son objectif. Il se projette désormais sur les prochaines courses :
« Mon objectif principal était cette course, mais à cause du vent cela ne s’est pas passé comme prévu. La semaine prochaine je cours un autre semi-marathon à l’occasion du championnat tchèque puis ce sera un 10 000 mètres dans deux semaines pour le championnat national également. Je me sens vraiment bien, j’espère réaliser de bons chronos. »
Sur les marches du Rudolfinum, trois podiums se sont enchaînés : le premier pour les trois premiers hommes, le deuxième pour les meilleures féminines et le dernier pour les coureurs et coureuses tchèques les plus rapides. Le vainqueur est reparti avec les clés d’une voiture flambant neuve en plus d’une médaille autour du cou et d’un trophée spécialement dessiné pour l’occasion, alors que la première féminine s’est contentée d’un bouquet de fleurs, de sa breloque et de sa coupe. Une différence de traitement qui interroge sur la considération des athlètes féminines dans la course à pied.
Un évènement populaire
Au-delà de la performance, le semi-marathon de Prague est un évènement d’une grande popularité qui rassemble des coureurs venus des quatre coins de l’Europe. C’est ainsi l’occasion de partager un week-end en famille, de rendre visite à des proches installés en Tchéquie ou de se lancer un défi personnel.
Miguel, sa femme et sa petite fille, ont fait le déplacement en famille depuis la France :
« Ça s’est assez bien passé, parce que je me suis pas entraîné pendant un bon bout de temps. Je n’étais pas vraiment préparé. C’était sympa, Prague c’est très beau. On a bien aimé, là on va continuer notre week-end, on va visiter et se faire des petits restaurants. »
Pour Julien, le semi de Prague rime avec famille et tradition :
« C’est pas la première fois que je le fais. Je l’ai déjà fait deux ou trois fois. À chaque fois, c’est l’occasion de faire un week-end à Prague pour le marathon et en plus de cela de visiter et de profiter un peu de la ville. Parce qu’on est Tchèques d’origine. J’en profite pour voir mon père qui est en République tchèque toute l’année. On se rejoint pour le week-end est on se fait ça tous les ans, sauf quand il y a le covid. »
Hana participait quant-à-elle à son tout premier semi-marathon. Elle confie après sa course :
« C’était génial, j’ai couru plus vite que prévu. Donc je suis contente. J’ai juste froid maintenant (rire, ndlr). J’en rêvais depuis quelques années, donc je suis contente de l’avoir enfin fait. J’ai aimé le froid, je préfère avoir ce temps que plus de 20 degrés. »
La capitale retrouvera ses habits de course et renfilera ses baskets le 8 mai prochain avec cette fois-ci le marathon de Prague.