Un monde d’écart

Allemagne - Tchéquie, photo: ČTK
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La marche était trop haute pour l’équipe de République tchèque de football. Très nettement dominée et inférieure dans tous les secteurs du jeu, la Reprezentace n’a même pas fait illusion et s’est logiquement inclinée contre l’Allemagne (0-3), samedi soir à Hambourg, lors de son deuxième match comptant pour les éliminatoires à la Coupe du monde 2018. Avec un seul petit point au compteur, les Tchèques seront déjà dans l’obligation de s’imposer lors de la réception de l’Azerbaïdjan, ce mardi à Ostrava, s’ils veulent entretenir un espoir de qualification.

Allemagne - Tchéquie,  photo: ČTK
Soyons clairs : il n’y a jamais eu la moindre once de suspense samedi soir à Hambourg. Pas même, finalement, avant la 13e minute et l’ouverture du score de Thomas Müller. Archi-favorite avant le coup d’envoi, la Mannschaft a tranquillement disposé de la Reprezentace sans jamais donner l’impression de forcer son talent. Deux autres buts signés Toni Kross (49e) puis de nouveau Müller (65e) en deuxième mi-temps ont confirmé sa très nette supériorité. Avec un bilan de six points en deux matchs, après une première victoire sur le même score (3-0) contre la Norvège à Oslo, de six buts marqués et aucun encaissé, l’Allemagne occupe déjà le fauteuil de leader du groupe C, à égalité avec le surprenant Azerbaïdjan, victorieux de son côté samedi à Bakou de la Norvège (1-0). Et on n’imagine absolument pas les Allemands, dont la campagne éliminatoire pourrait rapidement prendre des allures de promenade de santé, ne pas être du rendez-vous en Russie en 2018.

Quatrième au classement avec seulement un point suite au résultat nul (0-0) concédé contre l’Irlande du Nord à Prague début septembre (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/foot-mondial-2018-eliminatoires-pour-les-tcheques-ca-recommence-tres-moyennement), la République tchèque, elle, fait ce qu’elle peut. C’est-à-dire pas grand-chose. Trop limités techniquement, sans leader de jeu, à l’exception peut-être de Bořek Dočkal, le seul joueur à avoir quelque peu surnagé, les hommes de Karel Jarolím ont souffert de la comparaison avec les champions du monde en titre, comme l’a reconnu le sélectionneur sans tourner autour du pot :

Bořek Dočkal,  photo: ČTK
« Notre intention avant le coup d’envoi était de compliquer la tâche des Allemands en ne nous contenant pas de bien défendre. Nous voulions aussi être actifs dans le jeu vers l’avant. Vous avez vu le résultat… Les Allemands nous ont montré ce qu’est le très haut niveau et tout ce qui nous en sépare actuellement. Nous avons pris une leçon et il faudra s’en souvenir. Mais je pense que nous ne l’oublierons pas, même s’il nous faut déjà penser au prochain match capital contre l’Azerbaïdjan. »

Souvent fébriles sur la pelouse, les joueurs eux-mêmes étaient très déçus. Alors qu’ils avaient annoncé vouloir défendre crânement leurs chances, tous, à l'image de Bořek Dočkal, ont été contraints de reconnaître que la prestation allemande a tourné à la démonstration de force :

Allemagne - Tchéquie,  photo: ČTK
« Nous avons été très insuffisants dans l’utilisation du ballon. On savait que les Allemands allaient nous presser et avoir plus de possession que nous. Notre seule chance était donc de ne pas perdre trop rapidement le ballon à sa récupération pour essayer de les mettre en danger. Malheureusement, cela n’a pas été le cas. Seulement, quand vous passez l'essentiel du match à courir après le ballon, vous manquez de lucidité quand vous le récupérez enfin, et vous manquez aussi souvent de solutions, car vos partenaires n'ont plus la force de faire les bons appels. »

Souveraine, l’Allemagne a prolongé avec ce nouveau succès à vingt-trois matchs officiels sa série d’invincibilité à domicile. La dernière fois qu’elle s’était inclinée devant son public, c’était en octobre 2007… contre la République tchèque. A l’époque, la Reprezentace s’était imposée 3 à 0 à Munich et avait validé son ticket pour l’Euro 2008. Une époque définitivement révolue. Mais ça, on le sait depuis un moment déjà.