Un mythe dissipé : l'entrée dans l'UE n'a pas augmenté le prix du logement

S'acheter un appartement à des buts spéculatifs notamment, de crainte de l'augmentation considérable de leur prix. Telle était l'ambition de beaucoup de Tchèques avant l'entrée du pays dans l'Union européenne, le 1er mai 2004. Moins de quatre mois après, il s'avère cependant que le prix des biens immobiliers a plutôt tendance à baisser. Alena Gebertova.

La hausse dramatique du prix des logements et des biens immobiliers prévue, liée à l'élargissement de l'Union, n'a pas eu lieu, les étrangers n'étant pas venus dans le pays en masse pour les acheter. Ainsi, la bulle spéculative volontairement nourrie par les agences immobilières a éclaté. Dès maintenant, la demande de logements va diminuant. Cela concerne en premier lieu les HLM dans les quartiers périphériques des grandes villes, à Prague et à Brno notamment. Cela se traduit naturellement par la baisse de leur prix, de 15% environ au cours de l'année écoulée. Les experts s'attendent très prochainement, aussi, à la baisse du prix de nouveaux logements, moins importante pourtant que celle des HLM. Et d'estimer que cette tendance s'étendra sur les trois prochaines années, avant que la situation ne se stabilise. L'intérêt moins grand pour les nouveaux logements, dont des centaines ont été construits en 2003 rien qu'à Prague, y joue également un rôle.

On rappelera qu'un véritable marché de l'immobilier n'existe pas dans le pays, une loi sur les loyers faisant toujours défaut. La grande disparité existant entre les loyers régulés et les loyers libres, « de marché », persiste donc toujours. La dérégulation des loyers est une question politique brûlante et, à ce jour, aucun gouvernement n'a osé la trancher. Une bonne nouvelle quand même pour les jeunes ménages qui représentent la catégorie occupant le plus souvent, par obligation, des logements aux loyers libres : ceux-ci manifestent également une tendance à la baisse, ne serait-ce que très timidement.