Un nouveau documentaire sur Miloš Forman : une vie et une carrière contre vents et marées
Le 8 octobre prochain sort dans les salles un documentaire sur le réalisateur américain d’origine tchèque Miloš Forman. Avec Milan Kundera et évidemment Václav Havel, il doit être le Tchèque le plus connu dans le monde. Cinq ans de travail auront été nécessaires pour réaliser ce documentaire intimiste de Miloslav Šmídmajer. C’est son troisième opus consacré à Miloš Forman.
« Dans les thèmes de ces films, c’est très simple. Pour lui, c’est la liberté de l’homme qui compte avant tout. En ce qui concerne sa vie, c’est la même chose : il voulait être libre, c’est pourquoi il vit en Amérique et non pas en République tchèque. D’une part les régimes dictatoriaux se sont succédés et en outre, nous ne sommes que dans la phase d’apprentissage de la démocratie. Pas là-bas. Et Miloš Forman se sent bien là-bas... »
Tout au long du documentaire, le réalisateur suit Miloš Forman de Prague à New York, en passant par Paris. Il interroge plusieurs acteurs et actrices qui ont tourné sous la direction de Forman comme Annette Bening, Javier Bardem, ou encore l’interprète de Salieri dans son film Amadeus. Plusieurs moments laissent poindre une émotion retenue, lorsque Forman raconte l’arrestation de sa mère sous l’Occupation, ou encore son dernier souvenir de son collègue cinéaste François Truffaut. Miloslav Šmídmajer :« Miloš Forman a une très forte relation avec la France, c’est un peu un deuxième foyer. Il y a beaucoup d’amis, notamment des cinéastes, parmi lesquels il y avait François Truffaut, Claude Berri... Je ne pouvais pas ne pas le mentionner dans le film : hormis la famille, Miloš Forman est effectivement la dernière personne à avoir vu François Truffaut avant sa mort. La scène qu’il raconte est vraiment très émouvante. »François Truffaut et Miloš Forman, une histoire qui datait déjà de l’époque de son film Au feu les pompiers. Miloslav Šmídmajer :
« C’est François Truffaut et Claude Berri qui lui ont sauvé la mise. Miloš Forman avait des problèmes avec le film en Tchécoslovaquie. Carlo Ponti voulait récupérer son argent, à cause de cela il risquait gros vis-à-vis de l’Etat socialiste, il risquait la prison. Et ces cinéastes français ont racheté les droits du film, la part de Ponti. Le film est parti à Cannes et en distribution mondiale. » Malheureusement, Au feu les pompiers, favori de la compétition, ne sera jamais présenté à Cannes où le festival est rattrapé par les événements de Mai 68. Avec 45 ans de carrière et une quinzaine de films, Miloš Forman n’est pas près de décrocher... Et si son dernier projet en date, l’adaptation du roman de Georges Marc Benamou, Le fantôme de Munich, ne devrait finalement pas se concrétiser, nul doute qu’il trouve encore de quoi surprendre son public avec un film qui fera date.