Un nouveau partenariat franco-tchèque promeut la musique ancienne française à Prague
Organisé depuis seize ans par l’ensemble Collegium Marianum, le Festival de la musique ancienne à Prague, qui se tient traditionnellement en juillet et août, entame à compter de cette année une collaboration avec le Centre de musique baroque de Versailles. L’objectif principal de ces futurs projets communs : promouvoir la musique baroque française en République tchèque. Radio Prague a rencontré le directeur artistique de l’institution, Benoît Dratwicki, qui est revenu à la naissance de ce partenariat :
L’idée était de réunir différents départements, différents métiers, qui permettaient de dérouler tout le fil de la recherche, de l’édition, de la formation et de la production de concerts et de spectacles. Pendant les quinze premières années, le Centre de musique baroque de Versailles a travaillé surtout au château de Versailles pour présenter ses œuvres mais avec l’évolution de la musique baroque d’une part et du monde d’autre part, la mission s’est élargie et le centre travaille autant en France qu’à l’étranger. »
Comment est née la coopération entre ce Centre de musique baroque de Versailles et le Festival de la musique ancienne à Prague ?
« La mission du Centre de musique baroque de Versailles, c’est de faire rayonner le répertoire français en Europe et dans le monde. Nous souhaitons ainsi établir des collaborations pérennes. C’est la raison pour laquelle que nous nous associons de plus en plus avec des festivals ou avec des salles de concerts dans différents pays, pour construire des projets tous les ans. Nous avons alors signé une convention avec le Festival de la musique ancienne à Prague, pour l’instant sur trois ans, de 2016 à 2018, c’est-à-dire pour trois festivals consécutifs dont nous sommes partenaires. Mais j’espère que cela ne s’arrêtera pas là et que nous poursuivrons la collaboration. »
Y a-t-il une raison spéciale pour laquelle vous avez choisi de collaborer justement avec le Festival de la musique ancienne à Prague ?« La République tchèque a une très bonne renommée pour la musique ancienne en général. Je connaissais de nom l’ensemble de Collegium Marianum et plusieurs artistes qui jouent dans l’orchestre. En tant que chargé des concerts, des spectacles et des partenariats, je crois beaucoup aux relations personnelles et aux rencontres qui sont parfois le fruit du hasard. Nous n’avons pas pris une carte du monde en mettant une épingle sur Prague et en disant ‘c’est là et avec ce festival que l’on veut travailler’. C’est le fruit des rencontres qui ont fait que l’on s’est rendu compte que nous avions des intérêts communs et surtout une capacité à faire des projets qui représentaient le bon format pour tout le monde. Je crois donc qu’en art, les relations humaines comptent énormément. »
C’est donc la première fois que vous coopérez d’une manière ou d’une autre avec la République tchèque ?
« Oui, tout-à-fait. Mais je sais que le festival a beaucoup travaillé avec l’Académie de Sablé-sur-Sarthe et le Centre de musique baroque de Versailles a aussi travaillé avec le Festival de Sablé-sur-Sarthe. Je crois alors que par le passé, nous avons déjà indirectement eu des collaborations via ce Festival de Sablé. Et je suis très honoré que Prague soigne ainsi ses relations avec la France et poursuive finalement une vraie lignée de projets en collaboration avec la France. »
Votre institution est orientée notamment vers la musique française. Pourquoi avez-vous décidé de lancer une coopération avec ce Festival de la musique ancienne cette année quand l’édition actuelle est consacrée avant tout à la production musicale à Venise en Italie ?« Le thème de Venise avait déjà été décidé quand on a commencé à travailler ensemble. Mais on aurait pu le changer, il était encore temps. Simplement, je sais que Venise, c’est vraiment une ville très exotique et très importante dans l’imaginaire français de la fin du règne de Louis XIV et du règne de Louis XV. Donc, au contraire, j’ai suggéré au festival de garder ce thème. Nous avons alors préparé trois projets autour de Venise. En fait, il y a tellement d’opéras et de pièces composés sur des thèmes vénitiens et encore plus sur des thèmes italiens que c’était au contraire une façon très originale d’entrer dans le répertoire français. »
Ce partenariat entre les deux organisations se poursuivra-t-il également en dehors de ces festivals d’été ?
« Justement, en 2017, nous ne serons pas présents seulement pendant le festival mais aussi pendant la saison, avec notamment une grosse action pédagogique. Mais je pense que tout cela sera annoncé au mois de juillet prochain et on vous en parlera donc plus tard. »
Radio Prague diffusera prochainement les détails de la programmation de cette 17e édition qui se tient du 11 juillet au 4 août.