Un pas sur le long chemin de la restitution des biens aux Eglises
Les négociations sur la restitution des biens aux Eglises en République tchèque se poursuivent depuis de longues années sans aboutir à de résultats concrets. Lundi, cependant, la Commission gouvernementale chargée du règlement des rapports entre les Eglises et l’Etat a présenté un projet qui pourrait, au moins, servir de base pour de prochaines négociations.
Dans son dernier projet présenté lundi, la commission gouvernementale propose de restituer aux Eglises 56 % de leurs biens, notamment champs, forêts et étangs, d’une valeur totale de 75 milliards de couronnes (quelque 3 milliards d’euros). En compensation des biens qui ne pourraient pas être restitués, l’Etat verserait aux Eglises un dédommagement de 59 milliards de couronnes (2,4 milliards d’euros). Les paiements seraient réalisés sur une période de 15 à 30 ans. Le ministre de la Culture, Jiří Besser, considère ce projet comme susceptible de faire avancer les choses :
« Maintenant, c’est au tour des Eglises. Nous nous sommes mis d’accord sur le fait que les membres de toutes les commissions devraient être prêts à poursuivre les négociations même pendant la période des vacances. Nous espérons que les Eglises nous feront connaître leur position sur notre proposition avant fin juillet. »L’attitude des représentants des religions vis-à-vis du projet semble plutôt positive. Le président du Conseil œcuménique des Eglises, Joel Ruml, rappelle cependant que les négociations n’en sont qu’à leur début :
« Nous avons reçu ce projet avec gratitude parce qu’il met fin aux spéculations. Maintenant nous pouvons négocier tous ensemble, les experts de toutes les Eglises et associations religieuses, et, si cela est nécessaire, également avec les experts de la commission gouvernementale. Pour nous, c’est donc un pas en avant et le début d’un travail créateur. »L’opposition de gauche se montre assez réticente vis-à-vis des négociations organisées par le gouvernement. Elle considère ce problème comme un grand thème nécessitant un consensus de tous les partis politiques. Selon le candidat social-démocrate au poste de ministre de la Culture, Vítězslav Jandák, il ne faut pas brusquer les choses :
« Je suis sceptique en ce qui concerne la dernière évolution. Je pense que les Eglises ont déjà attendu assez longtemps et que nous pourrions encore négocier avec elles en leur expliquant que l’Etat se trouve dans une situation difficile et que la solution à ces problèmes pourrait être un peu différée. »
Parmi les arguments souvent cités pour la restitution des biens aux Eglises figure notamment le fait que, dans la situation actuelle, l’exploitation de ces biens dans les communes et les villes est pratiquement impossible, ce qui est la cause d’importantes pertes économiques. La restitution de ces biens est également indispensable pour la future séparation entre les Eglises et l’Etat.